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Entretien avec Salim Saadi, leader d’Al-qamar : Nous devons nous battre avec les moyens démocratiques

Entretien avec Salim Saadi, leader d’Al-qamar : Nous devons nous battre avec les moyens démocratiques

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Salim Saadi, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle et leader d’Al-qamar, nous a accordé un entretien où il revient sur l’actualité et différents sujets. Concernant les critiques pour avoir participé au dialogue, Salim Saadi insistera sur le fait qu’»est opposant, toute personne qui ne s’identifie pas à la gestion du régime en place. L’opposition n’appartient pas à une frange de personnes».Il reviendra sur la loi d’habilitation en affirmant qu’il ne faut pas pleurer avant d’avoir mal «tout en reconnaissant une «entorse à la démocratie». Il appellera jeunesse, pouvoir et opposition à se rallier à ses idéaux autour de son mouvement «en avant pour des Comores qui gagnent».

 

Candidat déclaré depuis longtemps pour l’élection présidentielle à venir, Salim Saadi a accordé hier un entretien à Al-watwan pour notamment revenir sur les critiques subies par son parti Al-qamar après sa participation au dialogue inter-comorien à la suite du retrait de l’Union de l’opposition. «Nous avons un pays de dialogue et de paix, il est donc important de perpétuer cette tradition. Lorsqu’on l’interrompt, c’est pour prendre les armes or, cette culture n’est pas nôtre. Aux Comores, les politiciens n’ont pas l’habitude d’aller jusqu’au bout de leurs convictions mais pour le parti Al-qamar, il est important de prendre part au dialogue, poser nos revendications. Personnellement, je ne comprends pas la posture de l’Union de l’opposition qui se retire. Est-il question d’une guerre des chefs dans cette plateforme?» se demande notre interlocuteur qui tient à répondre à ceux qui évoquent une opposition créée par le régime pour finaliser le dialogue.


Pour l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, aucune personne, importante soit-elle, ne peut s’identifier à elle seule à l’opposition. «Est opposant, toute personne qui ne s’identifie pas à la gestion du régime en place. L’opposition n’appartient pas à une frange de personnes. Ceux qui affirment que l’on est du pouvoir, je tiens à préciser qu’il y a des façons de reconnaitre les soutiens d’un pouvoir. Jusqu’à preuve du contraire, aucun membre d’Al-qamar n’a servi ou n’officie dans ce régime, aucun poste clef, aucun poste administratif. Ces accusations sont l’arbre qui cache la forêt parce que certains leaders de l’autre opposition n’attendent qu’un appel du pouvoir. Il faut savoir que je ne suis pas un opposant sectaire. Il me revient de critiquer ce qui ne marche pas mais également souligner les réalisations réussies», répondra Salim Saadi.


Il enfoncera le clou en affirmant que «je ne suis pas dans l’hypocrisie. Je me bats avec les armes démocratiques pas comme certains qui pratiquent la politique de la chaise vide pour certains dossiers mais qui se préparent à prendre part aux élections présidentielles. Cette opposition-là est en train de mentir aux Comoriens». Amené à réagir sur l’actualité autour de la loi d’habilitation, Salim Saadi parle d’une entorse à la démocratie. «La loi elle-même me pose problème parce qu’à y voir clair, le président veut accaparer tous les pouvoirs. Toutefois, il ne faut pas pleurer avant d’avoir mal. Je me souviens qu’en 2016, sur vingt-cinq candidats, vingt et un s’étaient réunis pour dégager une stratégie visant à barrer la route à Mohamed Ali Soilih pensant qu’il avait déjà gagné. Aujourd’hui, on a un autre président et n’oublions pas que nous sommes une démocratie jeune raison pour laquelle, l’on ne peut pas nous comparer à d’autres qui ont 100 ans d’existence. Il faut du temps», dit-il. Sur le plan personnel, Salim Saadi dit vouloir faire gagner les Comores à travers son mouvement «en Marche». Il appelle l’opposition et le pouvoir ainsi que la jeunesse à adhérer aux convictions qui caractérisent ce mouvement «pour des Comores qui gagnent». Quant à sa participation aux présidentielles sachant que la nouvelle constitution exige une résidence de douze mois au pays, Salim Saadi estime que «juridiquement, cette disposition ne peut être recevable».


Il se montrera convaincu qu’un décret viendra réduire cette exigence à six mois en ce sens que «le référendum a eu lieu le 30 juillet et selon le calendrier, le premier tour des présidentielles aura lieu à la mi-mars. Par conséquent, une année n’aura pas écoulé entre le référendum et le scrutin». Ne s’imaginant «en aucune manière» dans la mouvance présidentielle pour cause de divergences de convictions, le leader d’Al-qamar n’écarte pas une possibilité de soutenir une éventuelle candidature unique de l’opposition. «Mais pour cela, nous devons nous mettre à table et discuter des perspectives et des orientations communes», posera-t-il comme condition. En attendant cette éventualité, outre Salim Saadi pour les présidentielles, Al-qamar planifie une autre candidature pour le gouvernorat de Ndzuani. «Dans tous les cas, un congrès sera organisé pour désigner les éventuels candidats», soutiendra notre source.


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