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Environnement autour des assises : Les démissions s’enchainent

Environnement autour des assises : Les démissions s’enchainent

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Amina Abbas, Ahmed Thabit membres du Cpan ont rendu publiques leurs démissions pour les mêmes raisons. Dans leurs déclarations respectives, ils parlent de vieilles pratiques qui reprennent le dessus, une gestion financière des plus opaques, des déclarations qui jettent le discrédit et des objectifs qui seraient loin de ceux envisagés initialement pour les assises nationales. Quant à Nadia Tourqui, experte, elle parle d’une méthode de travail loin d’être efficace pour justifier sa “démission”.

 


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Le climat au niveau du Comité de pilotage des assises nationales (Cpan) n’a jamais été aussi délétère qu’en ce moment. Si les membres du bureau s’appliquent à minimiser cet état de fait en estimant que des propos et des échanges encore plus vifs ont lieu tous les jours, cette fois un pas a été franchi. Tout commence le 18 janvier lorsque l’experte Nadia Tourqui a jeté son tablier. Sur les ondes de Rfi, Avant-hier matin, elle explique que

 

en restant, je cautionne une manière de procéder qui n’est pas correcte. Le travail a été mené d’une façon trop superficielle… on était pratiquement tous d’accord que cette manière de procéder n’était pas la plus efficace. Il y a des déclarations de proches du pouvoir qui inquiètent. Force est de constater que les choses vont dans le sens de ce que dit la rue par rapport à l’intrusion du politique dans le processus.

 

S’en est suivi la démission d’un membre fondateur du Mouvement du 11 août, en la personne d’Amina Abbas.


Un budget gardé secret

Intervenue jeudi dernier, après une séance plénière du Cpan qui a vu des échanges houleux entre les membres de ce comité, cette démission a été légitimée par une déclaration rendue publique avant-hier. “Le retard de communication du travail technique, l’opacité de gestion du budget, l’atmosphère d’intimidation entretenue, mais surtout  le refus du dialogue sur les dysfonctionnements constatés tout au long du processus, sont autant de raisons de motiver mon retrait du Cpan” s’est-elle justifiée avant de dénoncer ceux qu’elle appelle “les caciques du Cpan “.

 

Plus les dates des assises approchent, plus les pratiques dont nous nous sommes engagés à faire table rase refont surface dans la gestion financière des activités programmées et la préparation des documents de référence. Certains caciques du Cpan, non seulement empêchent cette liberté d’expression de s’exercer mais maintiennent des pressions pour étouffer les voix discordantes, profèrent des menaces, même de mort, et privilégient la répression contre ceux et celles qui pensent différemment, devait-elle accuser.

 

Selon Amina Abbas, les membres du comité de pilotage devaient observer un certain désintéressement par rapport à une éventuelle recomposition politique. Hier matin, un autre membre du M11 a rendu publique sa démission. Il s’agit d’Ahmed Thabit qui estime que sa décision est motivée par

 

l’opacité de la gestion du budget, le jeu de cache-cache et le manque de communication et d’information de la part du bureau tout au long du processus, sont autant de raisons qui ont motivé ma décision comme membre du Cpan.

 

Pour Ahmed Thabit des “vieilles pratiques refont surface au sein même du Cpan” en faisant allusion à la gestion financière, d’un budget jamais validé dont “certains ignorent le montant alloué et sa provenance”, mais également des déclarations de certains membres du Cpan dans des meetings qui “portent atteintes aux objectifs principaux des assises”.


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