Le chef de l’Etat a clôturé vendredi dernier les travaux consacrés à l’«évaluation des performances ministérielles», qui ont eu lieu du 14 au 15 novembre, au Palais de Hamramba à Moroni. Un exercice qui s’inscrit désormais au cœur de la stratégie de gouvernance engagée par le gouvernement, et lors duquel Azali Assoumani, a livré le message suivant : «L’émergence ne peut être atteinte sans discipline, responsabilité et résultats concrets». Le président a appelé ses ministres à être à la hauteur des défis du pays et des attentes de la population en matière de développement, demandant un travail d’introspection pour « nous poser les vraies questions, les questions que les Comoriennes et les Comoriens me posent et vous posent » à savoir « est-ce que nos réalisations impactent positivement le bien-être de la population ?».
«En décembre 2024, nous avons lancé une importante réforme dans l’exercice de nos fonctions : l’évaluation, de manière régulière, rigoureuse et scientifique, de la performance de chaque Ministère, dans la réalisation du plan d’action gouvernemental, devant nous mener à l’émergence d’ici 2030», a d’abord rappelé le chef de l’Etat.
Dès l’ouverture de son allocution, le président a tenu à remercier les membres du gouvernement, les équipes techniques du secrétariat général du gouvernement et du commissariat général au plan pour «leur participation active et leur contribution de qualité». Il a félicité les ministres ayant présenté leurs rapports d’exécution des plans de travail sectoriels, mettant en avant «un esprit de responsabilité, d’engagement, de redevabilité et d’exemplarité».
«L’émergence n’est pas un slogan»
Au centre de ce séminaire, une réforme majeure : l’instauration d’un système d’évaluation régulier et structuré des performances de chaque ministère. Selon le président, cette démarche vient rappeler que «l’émergence n’est pas un simple slogan», mais une vision soutenue par un plan d’action précis devant être suivi et mesuré. Le chef de l’État a insisté sur l’importance de cet exercice, qui doit permettre d’apprécier le travail accompli dans chaque département, mais aussi l’efficacité des équipes qui accompagnent les ministres. Pour lui, ce séminaire n’a de sens que s’il permet de répondre aux questions fondamentales que se posent les Comoriens, à savoir si les actions du gouvernement améliorent concrètement leur quotidien, si les services publics remplissent véritablement leur mission, et si les attentes de la population trouventdes réponses tangibles.
Le président a rappelé les domaines où les efforts doivent s’intensifier : l’accès à l’eau et à l’énergie, l’amélioration de l’éducation, la modernisation de l’agriculture, la protection face aux changements climatiques, l’autonomisation des femmes et des jeunes, la promotion du sport et de la culture, la digitalisation des services publics, mais aussi l’amélioration de la justice et de l’administration. Il a souligné que ces chantiers sont «étroitement liés» et constituent les conditions indispensables pour bâtir « un développement équilibré, durable, capable de renforcer la stabilité, la paix et d’attirer davantage d’investisseurs».
Progrès réels, mais insuffisants
Le chef de l’Etat a reconnu « les progrès enregistrés ces dernières années», saluant l’évolution du taux de réalisation des projets ministériels, passé de seulement 6 % à des niveaux «beaucoup plus significatifs». Selon lui, cette progression « prouve que les efforts de coordination et de suivi commencent à porter leurs fruits». Mais il a aussi tempéré cet optimisme : «Ces avancées, bien que réelles, ne suffisent pas encore.» Face aux vulnérabilités économiques, géopolitiques et climatiques, le chef de l’Etat estime que le pays doit accélérer son rythme et renforcer son efficacité.S’adressant directement aux ministres, gouverneurs, secrétaires généraux, directeurs et chefs de service, Azali Assoumani les a appelés à «prendre pleinement conscience de leurs responsabilités».
Selon lui, l’amélioration du service public passe par un engagement total de l’ensemble des acteurs de l’administration. «Nous devons rendre des comptes aux Comoriennes et aux Comoriens», a-t-il insisté, avant d’assurer qu’il suivra personnellement la mise en œuvre des engagements pris lors de ce séminaire.De son coté, Houmed M’saidie, son conseiller spécial chargé des affaires politiques, a insisté sur la nécessité pour chaque ministre de dépasser les obstacles inscrits dans son plan de travail.Il a appelé l’ensemble du gouvernement à redoubler d’efforts afin de tenir les engagements fixés et d’être au rendez-vous des attentes du pays et de la population.
