Sur sa lancée, le chef de l’opposition qualifie ce qui se passe à Ndzuani de première dans le pays puisque «le sang y a coulé et continue d’y couler. Le sang de nos concitoyens a été versé sur le sol de notre patrie». A l’en croire, il y a un fossé entre le séparatisme en 1997 et ce qui se passe en ce moment à Mutsamudu, car «maintenant ce sont les citoyens qui en ont marre et non un gouvernement séparatiste». Mohamed Ali Soilihi rappellera que tout a été fait par l’opposition et la communauté internationale pour faire revenir l’état de droit en vain. Le numéro un de l’opposition reviendra, à plusieurs reprises, sur les positions défendues par son camp depuis la veille des assises jusqu’au référendum.
«Condoléances aux familles»
Le conférencier a pointé du doigt ce qui se passe dans la médina de Mutsamudu. «Cette ville ne ressemble plus à une ville comorienne. On touche aux droits humains. Nous devons sauver Mutsamudu». «La crise a complétement changé de nature et, de politico-institutionnelle, elle est devenue une crise nationale majeure, atteignant des sommets insoupçonnés depuis 1997». Il présentera ensuite ses condoléances aux familles et proches de victimes. Pour lui, la population de Mutsamudu «est soumise à un état de siège, sans nourriture, sans eau potable, sans électricité ni soins médicaux». «Aujourd’hui, maintenant, devant cette situation, les Comoriens réaliseront que mon appel incessant à une politique de paix à laquelle j’invite les autorités gouvernementales depuis mai 2016, n’est pas, et n’a jamais été une marque de faiblesse. Il est inspiré par la force de la sagesse et par la haute considération des intérêts supérieurs de mon pays qui m’anime», affirme Mohamed Ali Soilihi.
Prioriser les intérêts de la Nation
Il ajoutera, «pour ma part, et avec moi tous les démocrates de ce pays et tous ceux qui sont attachés aux grandes valeurs de liberté, de justice et de droit, je reste convaincu qu’il n’y a pas d’alternative à l’accord historique de Fomboni de 2001 et au retour sans délai à l’ordre constitutionnel». Le dialogue inter-comorien qui a repris sans l’opposition, pourrait la voir revenir à la table des négociations «seulement si nous allons parler pour l’intérêt de la Nation». Demain samedi dans la matinée, l’opposition s’exprimera à la place Badjanani de Moroni.