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Evènements de Ndzuani : L’armée se préparait à déloger les hommes cagoulés hier soir

Evènements de Ndzuani : L’armée se préparait à déloger les hommes cagoulés hier soir

Politique | -   Sardou Moussa

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L’île de Ndzuani, particulièrement son chef-lieu Mutsamudu, a vécu sa deuxième journée d’insurrection, mardi. Jusqu’en milieu de journée, les hommes cagoulés tenaient toujours leur position dans la médina de Mutsamudu, échangeant des tirs avec les forces armées, positionnées aux alentours. La ville a été paralysée, comme l’ont rapporté plusieurs témoins. Il était difficile pour Al-watwan de disposer des informations crédibles sur ce qui s’est réellement passé dans la Medina de Mutsamudu pendant toute la soirée d’hier au cours de laquelle, l’armée avait pris position dans des zones limitrophes avec l’idée de neutraliser les hommes cagoulés.

 

Des éléments de l’armée nationale de développement avaient pris position dans certains endroits proches de la médina de Mutsamudu. Les forces de l’ordre se préparaient à neutraliser et à déloger les hommes cagoulés en fin d’après-midi, d’après une source du ministère de l’Intérieur, confirmée hier en début de soirée. Jusqu’à hier pendant la matinée, les militaires n’avaient pas pu pénétrer à l’intérieur de la médina. «Il n’y a aucune activité et la circulation, des véhicules comme des piétons, est quasiment nulle. Le bruit est assourdissant. Il y a des détonations presque continuellement», a affirmé Mohamed Salim, photojournaliste d’Al-watwan, résidant à Goungwamwe, un quartier périphérique par rapport à la médina. Le photographe a affirmé avoir vu, transporté vers l’hôpital, l’un des deux civils blessés par balle dans la matinée (il y en aurait ru un troisième l’après-midi).


 «La médina est une position difficilement prenable pour qui connait l’endroit. L’armée est, semble-t-il, déterminée à y entrer pour neutraliser ses adversaires et les arrêter, d’après ce que l’on apprend, mais cela ne se fera pas sans d’énormes dégâts et probablement des pertes civiles aussi», analysait, pour notre compte, un journaliste domicilié justement à Chaweni, dans la médina. Il n’a pas pour autant réussi à interviewer les hommes cagoulés pour comprendre les vraies motivations de leur action, engagée depuis l’aube du lundi, tout comme il n’a réussi à le faire jusque-là aucun autre journaliste. Couverture difficile. Le travail des journalistes dans l’île est d’ailleurs devenu davantage difficile. Le lundi soir, c’est avec des photos figées que Mayotte 1ère a accompagné ses commentaires sur la situation dans l’île. En fait, surpris par l’imprévisibilité de ces événements brusques, la plupart des journalistes qui habitent les régions rurales ou périphériques de Mutsamudu y ont été depuis bloqués, et ont dû continuer à travailler sur place, Mutsamudu étant devenue injoignable par la route.

 

«Ce matin la circulation est dégagée dans l’axe Mutsamudu-Bambao jusqu’à Domoni, mais moi qui suis de Wani je n’ai pourtant pas pu joindre mon lieu de travail. J’essaie donc depuis ici de coordonner le travail avec mes collègues au studio», a confié Ousseine Mahamoud, cadreur et responsable de la production à Ortc-ndzuani. Alors qu’il s’apprêtait à monter à la station, sise à Hombo à Mutsamudu, il a dit avoir été prévenu des «coups de feu nourris entre des hommes cagoulés et des militaires à Missiri», et du «blocage conséquent de la voie à ce niveau». Si les routes des régions de l’Est ont été déblayées et sont praticables dès le matin, celles de l’Ouest ne l’ont pas été. «Moi aussi je suis coincé à Sima depuis hier. J’avais pris une moto pour me rendre au travail, mais je suis allé me heurter au barrage d’Akibani et autres barricades de Bandrani», a témoigné à son tour le collègue d’Ousseine habitant à Sima, Chamsidine Nassuha, rédacteur en chef adjoint de l’antenne insulaire de l’Ortc. «En fait, notre rédaction est en ce moment pratiquement délocalisée à Wani», précisera-t-il. Au moment où nous mettions sous presse, on apprend une information, à prendre avec des pincettes, selon laquelle un homme aurait été grièvement blessé par balle. D’autres sources disent «qu’il serait mort».

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