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Evénements de Ndzauze I Le Front de l’opposition dénonce l’incendie et tacle le gouvernement

Evénements de Ndzauze I Le Front de l’opposition dénonce l’incendie et tacle le gouvernement

Politique | -

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Des responsables du Front commun des forces vives ont condamné le meurtre survenu à Ndzauze, dénoncé l’incendie de la brigade de la gendarmerie de Mitsamihuli et salué les mesures prises pour dégager la route le vendredi 11 novembre. Mais ils estiment que cette tentation à vouloir se faire justice dans le pays serait «la conséquence de l’inaction du gouvernement» mais aussi «le reflet d’une colère ambiante de la population» en perte de confiance envers la justice.

 


«Tout ce qui s’est passé à Ndzauzé est de la responsabilité des autorités». Tel est le principal message livré hier par des responsables du Front commun des forces vives de l’opposition au cours d’une rencontre avec la presse, organisée au restaurant Le Mumbai, à côté de l’Alliance française de Moroni.

«Le gouvernement est aussi responsable»

Les conférenciers ont déploré le meurtre survenu à Ndzauze, dénoncé l’incendie de la brigade de la gendarmerie de Mitsamihuli, ils ont salué les mesures prises pour dégager la route le 11 novembre. Mais ils se disent toutefois s’opposer à l’idée d’imputer toute la responsabilité des dégâts recensés à la seule localité de Ndzauze.

«Le gouvernement lui aussi a sa responsabilité, les militaires déployés ont aussi causé des dommages, il faut que les autorités assument aussi. Le gouvernement doit prendre en charge les dégâts», a souligné le porte-parole, Ibrahim Abdourazakou (Razida), aux côtés de l’ancien ministre Mohamed Abdou Soimadou.


Ce dernier s’est dit étonné de la décision prise par les autorités de déployer des militaires alors que ces derniers n’ont pas vocation, selon lui, à assurer des missions de maintien de l’ordre. «Il y a la gendarmerie ou la police qui sont investies légalement des missions de maintien de l’ordre. Pour nous, c’est insoutenable de voir des militaires déployés pour faire face à des civils non armés», a dénoncé Mohamed Abdou Soimadou.


A l’entendre, «les militaires se sont livrés à des actes de vengeance alors que ce n’est pas leur rôle. Les forces de sécurité sont là pour protéger tout le monde et ne se livrent pas à des actes de vengeance», a-t-il ajouté. «Le gouvernement ne protège pas assez les Comoriens et leurs biens, nous constatons de jour en jour une dégradation du climat sécuritaire dans notre pays», a-t-il enchaîné.


Les responsables du Front commun estiment que cette tentation à vouloir se faire justice dans le pays serait «la conséquence de l’inaction du gouvernement» mais aussi «le reflet d’une colère ambiante de la population» en perte de confiance envers la justice. «Nous refusons que les citoyens se fassent justice eux-mêmes. Mais ce sont toutes ces injustices qui poussent les gens à se révolter, il y a une accumulation de frustrations qui font que, souvent, des citoyens agissent en totale rupture avec loi», a souligné le secrétaire général du Front, Hassane Ahmed El-Barwane.


Interrogés sur la dernière réunion de Fomboni ayant mobilisé des structures proches et alliés de l’opposition, les conférenciers ont refusé de faire le moindre commentaire même s’ils disent adhérer à la position commune arrêtée à l’issue des travaux du séminaire. «La rencontre d’aujourd’hui est consacrée seulement aux évènements de Ndzauzé, nous organiserons, prochainement, une autre rencontre avec la presse pour revenir sur l’actualité politique et notamment le séminaire de Mwali», a expliqué Mohamed Abdou Soimadou.

AS Kemba

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