Le ministre de la Justice malgache, Herilaza Imbiki, a rencontré hier son homologue, comorien. Les deux parties ont échangé pendant près d’une heure de temps au ministère des Affaires étrangères. Sans surprise, les interventions faites à l’issue de la rencontre n’ont pas permis de connaître l’évolution du dossier.
Rien n’a filtré. Ni les malgaches ni les comoriens n’ont souhaité livrer le moindre détail sur l’état d’avancement des négociations. Tous les intervenants ont adopté un langage diplomatique.
On ignore donc si l’état comorien accédera ou non à la requête émise par Madagascar qui, réclame l’extradition des deux inculpés la semaine dernière dans une affaire de trafic d’or. Le chef de la diplomatie comorienne a seulement rappelé la raison de l’arrivée de la délégation malgache à Moroni. «Comme vous le savez, nous sommes liés par des accords depuis 1976. Il s’avère que des individus arrêtés en décembre à l’aéroport étaient recherchés par les autorités malgaches car ayant commis des infractions là-bas. Pour faire avancer l’enquête, ils sont venus ici pour que l’on voit ensemble comment on pouvait leur remettre ces personnes», a juste déclaré le ministre Dhoulkamal.
Affaires différentes
A la question de savoir si les deux ressortissants malgaches seraient extradés, ce dernier a évité de donner une réponse. Il a souligné, par contre, la nécessité «de respecter les règles et les conventions qui nous lient». Avant d’enchaîner. «Je ne suis ni le procureur ni le juge. Nous allons continuer le travail avec les spécialistes du droit. C’est à eux de nous éclairer par rapport aux dispositions légales si on peut les extrader ou pas». La règle de la réciprocité a été grandement évoquée par le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie. Puisque l’État Malgache a déjà accédé à une requête de Moroni qui a obtenu l’extradition de Bobocha.
A ce propos, le ministre de la Justice, Djae Ahmada Chanfi, a tenu à soulever l’absence de similitudes entre les deux affaires. Son homologue malgache, a, pour sa part, rappelé «les liens de fraternité, d’amitié» qui existent entre les deux pays. «Dans cette affaire qui relève des crimes transnationaux organisés, nous avons les mêmes inquiétudes. Nous sommes là pour discuter car une convention nous lie. Mais nous respecterons la souveraineté des Comores, les lois nationales tout comme les dispositions de la convention», a assuré Herilaza Imbiki. Sur le rapatriement de l’or, personne n’a souhaité faire le moindre commentaire. Alors que jusqu’hier, tout portait à croire qu’il provenait de Madagascar, de nouveaux éléments indiquent le contraire. On en saura un peu plus dans les prochains jours.
