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Exécutif de Ndzuani : A quoi répond cette nouvelle équipe ?

Exécutif de Ndzuani : A quoi répond cette nouvelle équipe ?

Politique | -   Sardou Moussa

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Les commissaires du nouvel exécutif de l’île de Ndzuani, nommés le 30 décembre dernier par le gouverneur Abdou Salami Abdou, ont officiellement pris leurs fonctions mercredi dernier, après la traditionnelle passation de service avec leurs prédécesseurs. Ce nouvel exécutif, composé de cinq hommes et d’une femme, de cinq tout nouveaux commissaires pour un seul repêché, et qui n’a recruté qu’un seul allié a, depuis sa nomination, assez nourri les commentaires.

 


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Les choix du gouverneur Salami et l’orientation politique qui doit en découler sont en effet difficiles à expliquer, même pour ses proches collaborateurs. Interrogés à ce sujet, deux membres de son cabinet ont à peu près eu la même réponse.

 

On ne sait pas à quoi répondent ces choix… Il ne nous y a pas associés… cela a été décidé avec les hautes sphères du parti…, a confié, balbutiant, l’un d’eux. 

 
Le parti, c’est bien entendu et avant tout Ahmed Abdallah Sambi. C’est directement de lui que viendrait le choix du nouveau commissaire à la Gouvernance financière, Mohamed Sadate Nadjib. Et c’est depuis des mois que circulait la rumeur, devenue aujourd’hui réalité, de sa “prochaine nomination aux finances, sur recommandation de Sambi”. Sadate est un employé de la douane, né à Mutsamudu. Un fervent militant du parti Juwa, mais qui n’avait jusqu’ici occupé aucune responsabilité publique si ce n’est au sein de la brigade des douanes de Mutsamudu.

Il remplace Dr Mohamed Soilihy, dont on admet “le côté laborieux”, tout en lui reprochant de “ne pas suffisamment faire la politique du parti au niveau de Mutsamudu”, sa ville, d’après le commentaire de cette même source du cercle direct du gouverneur.

Le parti a également choisi de remplacer le domonien Mansour Baydhoine à l’Education, par Mohamed Abdou, originaire de Lingoni et jusque-là conseiller du gouverneur pour les infrastructures. Personnage plutôt réservé, “il était  même méconnu d’une partie des employés du gouvernorat”, souligne notre source.

L’homme, il convient de le noter, a des liens de parenté avec un certain Ibrahim Ahamadi alias Dolpic, ancien militant Juwa, devenu aujourd’hui coordonnateur des préfets de Ndzuani et principale bête noire du parti de Sambi dans l’île. Conquête de fief ?

A Saïd Ali Abdouroihim a été confié le commissariat à la Santé. L’on est tenté d’y voir une certaine récompense à cet ancien conseiller de l’île de la circonscription de Domoni,


Frustrations

initialement désigné pour représenter l’institution au Comité de pilotage des assises nationales (Cpan), et qui s’en est retiré sans hésitation, suivant le mot d’ordre de boycott de son parti, Juwa. Il succède à Mohamed Rabioun de Wani, le seul à conserver son poste de commissaire, cette fois de l’Equipement et de l’aménagement du territoire.

Equipement… un mot qui fait penser à une drôle de coïncidence ! Car Rabioun est justement l’un des commissaires qui ont été arrêtés et gardés à vue à la gendarmerie de Mutsamudu le 23 décembre dernier, pour s’être farouchement opposés à la nomination d’un nouveau directeur des Travaux publics  à Ndzuani par arrêté du vice-président Moustadroine Abdou.

Le parti, enfin, n’a avalisé qu’une seule ouverture, et elle profite à l’ancien gouverneur de l’île, Moussa Toybou. Appelé à rejoindre l’exécutif Juwa de Salami, ce dernier a préféré envoyer sa sœur, Fairouze Toybou, ancienne directrice de l’eau de l’île. Sa nomination au commissariat à la Production ne serait toutefois pas du goût de tout le monde dans le parti.

“En plus de ne pas véritablement représenter sa ville d’Ongojou et sa région de Nyumakele [elle a fait toute sa vie à Mutsamudu, ndlr], son recrutement nourrit une certaine frustration chez le mouvement des femmes du parti. Certaines [membres influents, ndlr] s’y voyaient… “, confie, justement, l’une des leaders de ce mouvement.

En ne laissant entrer qu’un seul “allié” dans ce nouvel exécutif de six commissaires (sans oublier celui des administrations publiques, confié à Issiaka Assane, ancien directeur du service phytosanitaire de l’île et originaire d’Ongoni), le gouverneur Salami et son parti, Juwa, donnent le sentiment d’avoir échoué à tisser des alliances solides avec les formations ou personnalités politiques de l’opposition, formant le bloc des opposants aux assises nationales.

Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de ratisser large, avec toutes les entrevues que Dr Salami a eues avec des personnalités comme Nourdine Bourhane, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, Anissi Chamsidine, Salim Allaoui Djaffar ou d’autres.


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