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Exécutif de Ndzuani : Les futures élections ont pesé sur la décision des commissaires démissionnaires

Exécutif de Ndzuani : Les futures élections ont pesé sur la décision des commissaires démissionnaires

Politique | -   Mohamed Youssouf

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«Lorsqu’on a accepté d’intégrer le nouvel exécutif, nous avions des objectifs à atteindre. Nous voulions œuvrer pour l’autonomie et les droits de Ndzuani. Sauf que presque un mois après, il a fallu se rendre à l’évidence», tonne Mohamed Abdou. Son homologue, Anridhoini Antoy évoque les élections à venir et «un climat de suspicion en cas de fuite d’informations». Il justifiera également sa démission par «la volonté de ne pas vouloir agir en faveur du pouvoir en place au détriment de notre parti».

 

Nommés depuis le 16 novembre dernier, les deux commissaires aux Finances et à l’Equipement de Ndzuani, issus du parti Juwa, respectivement Anridhoini Antoy et Mohamed Abdou ont déposé leur démission le lundi dernier 10 décembre. Dans la lettre conjointe adressée à l’administrateur de l’île, on peut lire que «compte tenu de notre appartenance à une mouvance politique et en vue d’assurer la concorde au niveau de votre action, nous vous serions gré de vouloir accepter notre retrait de l’exécutif de l’île à compter de cette date». Selon Mohamed Abdou, le parti Juwa avait demandé la démission des deux commissaires dès le début mais les arguments devant servir de motivation faisaient défaut.


«Nous appartenons au parti Juwa et celui-ci avait demandé notre départ bien avant. Toutefois, nous avons convaincu notre famille politique de nous donner un peu de temps afin de peaufiner les motivations de la démission. Nous les avons donc trouvées raison pour laquelle, nous venons de déposer démission. Au début, le nouvel administrateur avait sondé l’exécutif précédent pour continuer mais au final, il n’a reconduit que deux d’entre nous. Il y a également les échéances électorales à venir qui seraient certainement sources de désaccords», devait-il expliquer craignant qu’avec les élections, un climat de suspicion ne règne. «Avec ces élections à venir, le climat serait prompt à toutes les accusations en cas de fuite. Outre cette crainte légitime, nous ne voudrions pas participer de quelque manière que ce soit à ces échéances du moment où, nos actes desserviraient notre parti. Il nous parait donc judicieux de prendre les devants et d’éviter tout imbroglio à l’avenir qui pourrait occasionner des arrestations. Nous ne voulons pas être amenés à agir en faveur du pouvoir au dépens de notre parti», continue d’argumenter le désormais ex commissaires l’Equipement qui affirme avoir affiché une certaine réticence à l’idée de travailler dans la nouvelle équipe et ce dès le départ.

Presque un mois en fonction

Au sein du parti Juwa, l’on confirme l’information en estimant qu’ils ne «pouvaient pas participer à cet exécutif qui a enfermé Salami. S’il était question d’un autre administrateur, la possibilité de continuer aurait pu exister. Mais en ce qui concerne cette équipe dirigée par l’ancien secrétaire général de Salami, c’est une trahison». Son homologue des Finances abonde dans la même direction tout en confirmant qu’ils continuaient à expédier les affaires courantes en attendant la nomination de nouvelles têtes. «Lorsqu’on a accepté d’intégrer le nouvel exécutif, nous avions des objectifs à atteindre. Nous voulions œuvrer pour l’autonomie et les droits de Ndzuani. Sauf que presque un mois à après, il a fallu se rendre à l’évidence et comprendre que les objectifs poursuivis n’allaient pas être atteints. Tout ce que nous allions obtenir, c’est de faire le jeu du régime en place au détriment de notre parti. L’on a donc décidé de jeter le tablier face à l’impossibilité de réunir les conditions qui nous auraient permis d’œuvrer en faveur de la démocratie», explique Anridhoini Antoy qui dit attendre maintenant les directives de son parti d’autant plus que ce dernier est dans l’Union de l’opposition.



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