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Exécutif de Ngazidja : «Pas d’audition sans respect des procédures»

Exécutif de Ngazidja : «Pas d’audition sans respect des procédures»

Politique | -   Contributeur

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L’exécutif de l’île demande «le respect des procédures» avant toute audition du gouverneur Hassane Hamadi. Les éléments de la Brigade de recherche n’ont pas eu le temps de poser de question à l’intéressé présent à son bureau de Mrodju. Du côté des enquêteurs, l’heure n’était pas à la polémique. «Nous nous sommes rendus à l’heure prévue, l’audition n’a pas eu lieu mais on a fait notre boulot, nous allons faire notre compte-rendu à la hiérarchie», souligne-t-on dans les milieux proches de l’enquête.

 

L’exécutif de Ngazidja s’est opposé, samedi, à l’audition du gouverneur de l’île, Hassane Hamadi, estimant que la démarche engagée pour l’entendre «viole» les règles de l’art en la matière. Les commissaires demandent «d’abord le respect des procédures» et se disent étonnés que le premier magistrat de l’île soit entendu comme un citoyen ordinaire.

Articles 14,16 et 59

«Que les procédures soient respectées. Nous estimons que les conditions d’une éventuelle audition du gouverneur ne sont pas réunies», a indiqué le porte-parole de l’exécutif, Issihaka Mdahoma rappelant, textes à l’appui, que la procédure dans sa nature même ne respecte pas certaines dispositions constitutionnelles notamment les articles 14, 16 et 59 de la loi statutaire de l’île et l’article 40 de la Constitution qui indique qu’»une disposition déclarée inconstitutionnelle est nulle  et ne peut être mise en application».

 

Les trois enquêteurs de la Brigade de recherche qui devraient interroger Hassane Hamadi samedi à 14h 30 probablement sur deux affaires distinctes à savoir «le projet habitat» et «le programme de citoyenneté économique» ont quitté le Palais de Mrodju sans même eu la moindre occasion d’échanger avec le gouverneur, absent aux discussions préliminaires avec les Commissaires.

Respect des lois et des institutions

Pour l’exécutif de Ngazidja, il y a trois conditions qui pourraient rendre possible une audition de leur chef. En cas de flagrant délit, de coup d’Etat ou de haute trahison. «Hassane Hamadi, à l’heure où nous sommes, ne peut être imputé à aucun des cas cités, pourquoi l’auditionner», s’interroge encore Issihaka Mdahoma, précisant que même si c’était le cas, il y a des règles de base pour entendre un gouverneur élu. «La démocratie, c’est d’abord le respect des lois et des institutions», a-t-il expliqué, l’air désolé.

Une enquête préliminaire est ouverte, il y a cinq semaines, par le parquet de la République. Une liste de douze personnalités dont l’ancien chef d’Etat, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, est entre les mains de la Brigade de recherche. Mais le nom de Hassane Hamadi ne figure pas sur cette liste rendue publique par la Justice ni sur le rapport parlementaire de soixante dix-sept pages relatif au programme de citoyenneté économique.

A.S.Kemba

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