C’est une première depuis l’élection du nouveau gouverneur de Ngazidja, Hassani Hamadi : le conseil des commissaires, qui se tient traditionnellement tous les jeudis, était hier élargi aux conseillers de l’île.
Jusqu’ici à couteaux tirés, les deux pouvoirs auraient enfin décidé d’enterrer la hache de guerre. Trois sujets étaient au menu du conseil hebdomadaire : la présentation du nouvel exécutif au parlement insulaire, le contrôle physique au niveau de la fonction publique de Ngazidja et l’ouverture de la société financière de Ngazidja.
Selon le porte-parole du gouvernement de l’île, Issihaka Mdoihoma, après une série d’accrochages entre Hassani Hamadi et les conseillers de Ngazidja (vote d’une motion de censure, rejet du budget de l’île, etc.), le gouverneur veut jouer l’apaisement et invite le Conseil à repenser leurs relations.
Les conseillers ont salué cette démarche et fait part de leur «disponibilité à travailler avec la nouvelle équipe pour l’intérêt supérieur de Ngazidja». Le gouverneur et le président du Conseil se sont ainsi donné rendez-vous pour identifier les projets en cours, ainsi que les textes en souffrance en vue de la prochaine session du parlement insulaire.
Les commissaires et les conseillers ont ensuite parlé de la crise qui secoue actuellement l’Assemblée nationale. Ils estiment que chacun doit essayer, dans la mesure du possible, de rapprocher les positions des uns et des autres afin de permettre la poursuite des travaux parlementaires.
Le conseil a, en outre, été informé d’un contrôle physique au niveau de la Fop de Ngazidja. Il a donné son aval pour cette opération d’identification des vrais fonctionnaires de l’île.
Selon Issihaka Mdoihoma, de nombreux fonctionnaires bénéficient d’un double salaire (île et Union) ou ont abandonné leurs postes tout en continuant à percevoir leurs salaires. «Toutes ces personnes devront être identifiées pour pouvoir libérer des postes et les attribuer à ceux qui travaillent réellement pour l’intérêt de l’île», soutient-il.
Après ce contrôle physique, une carte professionnelle sera attribuée aux fonctionnaires de Ngazidja. Enfin, les commissaires ont appris que le fonds mobilisé pour le lancement des activités de la société financière de Ngazidja était déjà disponible dans un compte ouvert à la Snpsf.
Le conseil a proposé d’engager un huissier de justice dont la mission sera de vérifier le montant exact disponible dans le compte bancaire et établir une garantie juridique.
Il a été rappelé que le statut de la société est déjà légalisé et que le récépissé et l’immatriculation sont déjà délivrés. Autrement dit, le lancement officiel de la société n’est qu’une question de jours.