Pour s’attirer alors les bonnes grâces des électeurs de l’île de Ndzuani, le candidat a choisi, tout au long de son entretien avec les journalistes, d’associer son nom avec celui d’Ahmed Abdallah Sambi, leader du parti Juwa incarcéré depuis plusieurs mois. A l’entendre parler, il est celui qui «ne l’a jamais trahi» et qui «ne le trahira jamais, quoique racontent les méchantes langues». «Il y en a qui se demandent ce que j’ai fait pour défendre Sambi… Je l’ai défendu à travers mes conférences de presse, et expliqué que sa détention est injustifiée... Je suis allé lui rendre visite huit fois. Et eux, combien de fois ils l’ont fait ?», devait-il insister.
Ces propos, comme ceux qui suivront, montrent bien que l’homme n’est plus tout à fait en phase avec son parti, ou du moins certaines figures du parti. A propos d’ailleurs de sa candidature, indépendante, il la justifie par le fait qu’il «ne pouvait participer à une élection primaire aux règles pas clairement définies, contrairement à ce qu’il s’est passé avec la coordination de Ndzuani».
À en croire Maître Fahmi, il demeure toujours la cible d’une calomnie tenace. Et à ceux qui répandent ici et là qu’il ne «roulerait» pas pour son parti, mais plutôt pour le président Azali Assoumani, il rétorque, furieux, que ce n’est plus ni moins qu’une intox.
Depuis qu’Azali nous a renvoyés de son gouvernement, je n’ai jamais franchi le seuil de Beit-salam. Je ne suis pas du genre à trahir», a-t-il assuré, rappelant qu’il avait déjà, au temps du président Ikililou Dhoinine, décliné l’offre d’un poste ministériel, au motif que ce dernier avait trahi Sambi.
Pour séduire l’électorat, Maître Fahmi ne réaffirmera pas seulement sa loyauté à Sambi et à son parti, mais rappellera également ses réalisations au ministère de la Justice, entre 2016 et 2017, en énumérant les nombreuses lois qu’il a fait adopter.
Les préoccupations du candidat Fahmi ont cependant été loin de ceux des journalistes.
Le souci de ces derniers, qui s’est illustré à travers leurs questions redondantes, a été de savoir s’il partait dans cette course le cœur net, au vu des inquiétudes exprimées ici et là par rapport à la sécurité et à la transparence du scrutin. «J’ai lancé un appel pour un rassemblement des candidats de l’opposition, en vue d’étudier ensemble un plan de sécurisation des élections. Cet après-midi même (après-midi du mercredi, Ndlr), cette rencontre a lieu à Mrodjuu, sous l’égide du gouverneur Hassani Hamadi. Cela ne peut pas être la mission d’un seul candidat, mais de tous», a-t-il répondu.