Le ministre de l’Agriculture, Moustadroine Abdou et le représentant de la Fao pour les Comores, Patrice Talla Takoukam, ont procédé hier, mardi 8 octobre à la salle de conférence du ministère, à la signature de trois accords de projets en présence du chargé d’affaires à l’ambassade du Japon, Yorio Ito. Les Comores bénéficient de trois projets au titre de pays membres de la Fao, mais également en tant que petits Etats insulaires en développement (Peid) en Afrique. Il s’agit tout d’abord du projet faisant partie du programme de coopération technique de la Fao et visant à développer l’agriculture sensible aux enjeux nutritionnels à hauteur de 280.000 Usd pour une durée de deux ans.
Selon le représentant de la Fao pour les Comores, c’est une approche du développement de l’agriculture, fondée sur l’alimentation qui met les aliments à haute valeur nutritionnelle, les régimes alimentaires diversifiés et l’enrichissement des aliments au cœur de la lutte contre la malnutrition et les carences en micronutriments.
Economie bleue
«L’objectif global de l’agriculture sensible à la nutrition est de faire en sorte que le système alimentaire soit mieux à même d’améliorer la situation nutritionnelle de la population. Une population en bonne santé à travers une nutrition adéquate est un facteur important du développement économique et social», s’est exprimé Patrice Talla Takoukam. L’autre projet, financé à hauteur de 227.000 Usd pour une durée de deux ans, mettra l’accent sur la bonne gestion des connaissances et de l’information. Il sera question d’entamer des actions pouvant développer une meilleure gestion des données et de l’information basée sur leur utilisation afin de créer un impact positif considérable sur les capacités de planification et de prise de décision dans le domaine agricole aux Comores.
Le ministre de l’agriculture, Moustadroine Abdou, a insisté sur l’importance de l’information au sein de toutes les couches sociales. Selon lui, l’information est un pilier dans la mesure où les agriculteurs vont changer des mauvaises pratiques après être informés. «L’idée est de faire en sorte que la population soit épargnée des différentes maladies provoquées par la malnutrition. Personne n’est sans savoir que l’une des préoccupations du président de la République est le secteur agricole», a-t-il dit. Un troisième projet de trois ans, financé à hauteur de 4,4 millions Usd alloués par le gouvernement du Japon, entend améliorer les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la sécurité maritime grâce au renforcement de la résilience des communautés de pêcheurs tributaires de la pêche en récif. Il s’agit de rendre les chaines de valeur du poisson et des crustacés plus efficaces dans les pays de l’Océan indien, à travers un partenariat avec la Fao.
A son tour, le chargé d’affaires à l’ambassade du Japon, Yorio Ito, a, en outre, fait savoir que l’approche de l’économie bleue prétend qu’il est possible d’atteindre une croissance économique durable et soutenue, fondée sur les ressources issues des océans, des lacs ou sur d’autres ressources liées à l’eau. «Ce concept de combiner le développement et la protection environnementale commence à susciter un intérêt fort auprès des pays qui considèrent cette approche à la fois pertinente et bénéfique», a-t-il avancé. A l’en croire, au vu du fait que l’Afrique compte plus de quarante pays côtiers, l’importance de l’économie bleue en tant que vecteur de développement a été suggérée lors de la 6ème conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique.