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Fermeture de la Radio Ngazidja / L’exécutif insulaire se heurte à "l’intransigeance" du Gipn

Fermeture de la Radio Ngazidja / L’exécutif insulaire se heurte à "l’intransigeance" du Gipn

Politique | -   Mohamed Youssouf

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En ce qui concerne la décision de fermer la radio, les conférenciers parlent d’une décision que personne n’assume. «La station est fermée mais ce qui est surprenant, c’est de constater qu’en fait personne ne connait l’identité du responsable de la mesure. Les policiers que vous voyez n’ont aucun mandat et affirment ne pas connaitre le responsable. Ils ont reçu un ordre verbal que les responsables peuvent aisément rejeter la responsabilité demain», confie Issihaka Mdahoma, lequel poursuit en révélant des entrevues avec les autorités sans aucune avancée.

 

La station radio de l’île de Ngazidja traverse l’une des pires périodes de son existence. Les fermetures et les réouvertures se succèdent à un rythme régulier. Le dernier épisode est intervenu hier matin lorsque venus ouvrir une énième fois la station, les commissaires de Ngazidja ont été chassés par le groupe d’intervention de la police nationale (Gipn). En présence des membres des forces de l’ordre, les proches collaborateurs du gouverneur Hassani Hamadi ont tenu une conférence de presse dans l’enceinte de la radio pour proclamer l’ouverture de la station. «Nous sommes venus officiellement pour ouvrir la radio des Wangazidja forts de l’avis de la Cour suprême qui indique que les commissaires continuent leurs missions et de la note du Cnpa qui demande la reprise des programmes de la radio», a lancé d’emblée, Issihaka Mdahoma avant de préciser que ni la constitution de 2001 ni celle du 6 août 2018 «n’interdit à l’île ou à une communauté de disposer d’une radio».


En ce qui concerne la décision de fermer la radio, les conférenciers parlent d’une décision que personne n’assume. «La station est fermée mais ce qui est surprenant, c’est de constater qu’en fait personne ne connait l’identité du responsable de la mesure. Les policiers que vous voyez n’ont aucun mandat et affirment ne pas connaitre le responsable. Ils ont reçu un ordre verbal que les responsables peuvent aisément rejeter la responsabilité demain», confie Issihaka Mdahoma, lequel poursuit en révélant des entrevues avec les autorités sans aucune avancée. «Nous avons rencontré à deux reprises le ministre de l’Intérieur. Ce dernier affirme avoir délégué ses prérogatives au secrétaire d’Etat à l’information. Lui aussi s’estime largué par les événements et se dit non au courant alors qu’à deux reprises le secrétaire général du ministère n’a pas offert de réponse. Au final, l’ordonnateur est un fantôme si on peut le dire comme ça», détaille-t-il amèrement.


Désireux de pénétrer dans la salle des machines, pour acter la reprise des émissions de la radio, les représentants du gouverneur de l’île se sont heurtés à l’intransigeance du Gipn. «Nous avons reçu l’ordre de ne pas vous laisser entrer et d’ailleurs, l’on avait également l’ordre de vous empêcher de tenir votre conférence», confie un policier pour répondre aux multiples questions sur l’identité du responsable et sur l’absence d’un mandat ou tout autre document légal. Devant la fermeté du Gipn, la décision a été prise par les conférenciers de ne pas quitter les lieux «sans ouvrir la radio ou bien être arrêtés par la police». Venus en nombre pour assister au spectacle pour certains et soutenir les commissaires pour d’autres, les habitants ont été priés de vider les lieux par la force de l’ordre avant que celle-ci n’entreprenne de déguerpir les autorités de l’île et ce, par la force à défaut d’obtenir leur coopération. En attendant, malgré le Cnpa, la radio est toujours fermée. Par qui ? Le mystère demeure.


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