logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Fin du 5e Sommet Union africaine-Union européenne : Entre jeunesse et crise migratoire

Fin du 5e Sommet Union africaine-Union européenne : Entre jeunesse et crise migratoire

Politique | -   Abdallah Mzembaba

image article une
Les travaux de la cinquième session des chefs d’Etat et de gouvernement du sommet Union africaine (Ua)-Union européenne (Ue) ont pris fin jeudi 30 novembre dernier à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Placé sous le thème "investir dans la jeunesse pour un avenir meilleur", ce cinquième sommet qui devait donner une place de choix à la jeunesse a finalement tourné autour de la crise des migrants et de la situation qui prévaut en Libye. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a dans son discours expliqué que "la migration a plusieurs causes et diffère d’un pays à un autre ; mais elle frappe beaucoup plus nos jeunes. Une action d’envergure doit être menée par les deux parties, pour apporter des solutions appropriées aux problèmes qui conduisent à cette migration des jeunes". Ainsi, en plus de la déclaration générale du sommet, les participants ont aussi adopté une déclaration commune sur la situation des migrants à Tripoli.

 

Présent à ce sommet parmi les “5302 participants dont 83 chefs d’Etat et de gouvernement représentant 55 pays d’Afrique et 28 pays d’Europe, ainsi que des délégations de pays amis, de la commission de l’Ua, de la commission de l’Ue, des Organisations internationales, régionales et sous régionales”, Azali Assoumani a dans son discours parlé de la jeunesse, des migrants en Libye et des droits de l’homme, du climat mais aussi de la paix et de la sécurité dans le monde. Le chef de l’Etat a par ailleurs présenté ses condoléances “à l’endroit des pays frères victimes des actes terroristes et leur assure de notre sympathie dans ces douloureux moments ; je pense à l’Egypte et au Mali”.

Saluant le travail “remarquable” réalisé par les représentants de l’Ua et de l’Ue, Azali Assoumani a fait savoir que le document qui leur a été soumis traduit une démarche “consensuelle” et “révèle” de chaque côté une prise de conscience de la nécessité de réussir le cinquième sommet Ua-Ue. A en croire le président de la République

 

la migration a plusieurs causes et diffère d’un pays à un autre ; mais elle frappe beaucoup plus nos jeunes. Une action d’envergure doit être menée par les deux parties, pour apporter des solutions appropriées aux problèmes qui conduisent à cette migration des jeunes.


Ainsi, il appelle les participants à s’engager “résolument à mettre en place un cadre bilatéral approprié, afin de créer un environnement propice à l’entreprenariat des jeunes, lequel encouragera les investissements et leur permettra d’établir et de gérer des entreprises au sein de nos pays et entre ces derniers”.


Veiller au respect des droits de l’homme

Au niveau du climat, Azali Assoumani s’est réjoui de voir que le sujet est au cœur des discussions.  Sur sa lancée, il mettra un point d’orgue sur le cas des Etats insulaires, qui sont plus exposés que tous les autres aux aléas climatiques.

 

Nous ne devrons pas perdre de vue cet aspect important car les risques pour ces pays sont plus élevés et ceux-ci subissent les effets néfastes de ces changements à longueur d’année, sans que, pour beaucoup, des moyens adéquats soient disponibles pour y faire face ; c’est donc un travail en amont et en aval qui doit être préconisé pour protéger nos populations explique-t-il.


S’alignant sur l’actualité, Azali Assoumani a insisté sur la nécessité de veiller au respect des droits de l’homme citant la situation en Libye qui est, selon lui “révélatrice de l’impérieuse nécessité” de ne pas fléchir sur ce domaine là. Pour lui “Il ne s’agit pas d’indexer le gouvernement et le peuple frère de la Libye, membre de notre organisation continentale, dont nous saluons les engagements et les actions en faveur du rayonnement de l’Afrique; mais la gravité des actes barbares qui y sont commis appellent une décision ferme de condamnation et des mesures de poursuite à l’encontre des criminels, à l’issue d’enquêtes qui nous établiront les faits dans leur réalité et qui nous permettront d’appréhender  la situation plus objectivement”.


Quatre priorités

A l’issue du sommet, les dirigeants africains et européens se sont fixés quatre priorités stratégiques relatives aux prochaines années. Les deux présidents des commissions de l’Union africaine et européenne, respectivement Moussa Faki Mahamat et Jean-Claude Juncker, ont, dans le même ordre, “salué des engagements tournés vers la jeunesse” et rappelé les nombreux “engagements pris pour tenter de lutter contre les drames de l’immigration clandestine en Libye et ses dérives”.

 

 

Pour l’Ua “notre sommet a été un hymne à la jeunesse. Nous reconnaissons tous que le futur de nos deux continents dépendra dans une large mesure de l’avenir que nous réservons à nos jeunes. Comme j’ai eu l’occasion de le dire lors de mon allocution d’ouverture, les jeunes doivent être au centre de nos politiques et priorités”. Le dirigeant européen lui, a fait savoir qu’au

 

lieu de jeter les jeunes et les moins jeunes dans le malheur, et donc dans l’eau, il faut investir sur place pour donner du travail aux jeunes pour qu’ils puissent trouver leur bonheur en Afrique.

 

Les quatre priorités définies se réfèrent à l’éducation et la formation, la paix et la sécurité, les investissements et la migration et la mobilité. Au niveau de l’éducation et de la formation, un accord a été trouvé pour faire en sorte à ce qu’il y ait un accès universel, et ce dans les villes comme dans le monde rural, à l’éducation surtout pour les filles. Quant au volet paix et sécurité, les dirigeants présents ont annoncé leur soutien aux efforts visant à combattre le terrorisme ainsi qu’un appui au G5 Sahel*. Quant aux investissements il a été convenu de les engranger “pour créer une croissance économique qui profite au plus grand nombre”.

Le dernier volet, celui de la migration et de la mobilité, un accent sera mis sur la nécessité “de lutter contre les passeurs et les trafiquants, ainsi que de dissuader l’immigration irrégulière”. Aussi, “Européens et Africains soulignent aussi la nécessité de faire plus pour créer des opportunités de migration régulière et pour faciliter la mobilité des entrepreneurs, des étudiants et des chercheurs”.


 

Commentaires