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Fin du dialogue inter-comorien : Vers la mise en place d’un cadre de concertation et de suivi

Fin du dialogue inter-comorien : Vers la mise en place d’un cadre de concertation et de suivi

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Les échanges du dialogue inter-comorien ont pris fin le 25 octobre dernier. Malgré le retrait de l’union de l’opposition et de la société civile, «une autre opposition et une autre société civile» ont pris la place sur la table des discussions. Les conclusions font état de la mise en place, entre autres, d’un cadre de concertation et de suivi du processus électoral, pour permettre «la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes».

 

Lancé depuis le 14 septembre 2018, à la suite d’une rencontre entre le président Azali Assoumani et le président de la Commission de l’Union africaine, intervenue le 2 septembre à Pékin, le dialogue inter-comorien a pris fin le 25 octobre dernier, selon le co-président de ce dernier, Sounhadj Attoumane. L’information a été confirmée hier matin lors d’une conférence de presse organisée par les différentes parties prenantes à l’hôtel Retaj. «Les parties prenantes au dialogue inter-comorien se sont convenues de la mise en place rapide des mesures d’apaisement et d’assainissement du climat politique national, d’asseoir un cadre permanent de concertation et de dialogue tripartite (Mouvance présidentielle, des partis de l’opposition et de la société civile)», peut-on lire dans le communiqué final rédigé pour l’occasion.


Ce communiqué rappelle qu’«une partie de l’opposition a quitté la table du dialogue» néanmoins, le processus devait continuer notamment avec une autre opposition et une autre société civile. À ce propos, les conférenciers se sont évertués à démontrer que personne ne peut détenir le monopole de l’opposition. «Ce pays nous appartient à tous et nous savons que dialoguer permet de diminuer sensiblement les incompréhensions et les blocages. Nous avons boycotté les Assises, le référendum sans que pour autant le train réduise ça marche. Raison pour laquelle, nous avons pris la décision d’éviter à tout prix la politique de la chaise vide qui ne ramène à rien. Comme dans toutes discussions, il y a eu des points d’achoppement mais au final, l’envie de se concerter et de faire des concessions pour chaque partie nous permettaient de parvenir à un accord», a expliqué l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdoulkarim Mohamed du parti Updc et par ailleurs co-président du dialogue. Ce dernier affirmera que «nous reconnaissons les Assises, le référendum et les élections à venir». La question de la légitimité de l’opposition ayant pris part au dialogue a fait l’objet d’une certaine insistance de la part des journalistes.  C’est ainsi que le secrétaire général de la mouvance présidentielle, Ali Mliva Youssouf, a tenu à affirmer que «la légitimité des partis de l’opposition ne peut être détenue par une seule personne.

Pas de chaise vide

On ne pouvait tout de même pas refuser le dialogue à certains partis de l’opposition qui ont rejoint la table». Un discours soutenu par le secrétaire national du parti Al-Qamar, Ahmed Ali, qui estime que son parti «s’oppose profondément au régime en place, tout en prônant une opposition constructive et non systématique». À écouter ce dernier, il n’est pas question de laisser le champ libre au président Azali Assoumani en ce qui concerne la présidentielle à venir.  De l’avis général des conférenciers, «le référendum est de l’histoire ancienne. Actuellement, la seule solution reste l’organisation des différentes élections». Dans ce contexte, Salim Ibrahim Matchindo avertit le président de l’union de l’opposition. «S’il ne souhaite pas prendre part, pour l’Updc, nous enverrons un autre candidat», a-t-il menacé.

«Elections, plus tard le 24 mars prochain»
 
Si un rapport détaillé sera remis au chef de l’Etat pour la mise en pratique des différentes recommandations de ce dialogue, l’on peut noter que sur le communiqué final, trois points sont précisés comme l’a confirmé Sounhadj Attoumane. «Nous nous sommes convenus de la nécessité de mettre en place un cadre de concertation et de suivi du processus électoral pour permettre la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes. Nous avons également proposé la tenue du premier tour des élections présidentielles au plus tard le 24 mars prochain. En fin, nous préconisons la mise en place d’un comité de suivi des conclusions du dialogue pour le renforcement de la paix, la cohésion nationale et la stabilité du pays», devait-il expliquer. Si la pertinence et l’importance de ce dialogue ne font pas l’ombre d’un doute, les négociations ont tout de même vu le claquement de la porte de l’Union de l’opposition à la suite de plusieurs divergences entre opposants et pros régime.



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