La Banque africaine de développement (Bad) a fait savoir hier que l’institution a pu recenser un montant de « 143 milliards de dollars » d’intentions d’investissements manifestés par de nombreux investisseurs du continent et du monde entier après le lancement, en 2018, du Forum pour l’investissement en Afrique (Aif). «Nous avons enregistré 143 milliards de dollars d’expression d’intérêt pour l’investissement depuis le lancement de l’AIF en 2018», a souligné le président de la Bad, Akinwumi Adesina.
Le Forum pour l’investissement en Afrique (Aif) est une plateforme continentale qui consiste à mobiliser des hommes d’affaires, investisseurs et autres magnats de la finance mondiale pour échanger sur l’avenir du continent en apportant des solutions innovantes à l’investissement en Afrique. « A ce jour, nous avons pu enregistrer concrètement 11 milliards de dollars de contrats pour de gros chantiers de développement dans de nombreuses régions », a ajouté le patron de la Bad au premier jour des travaux.
Cette sixième édition du forum, organisée au Maroc, a été ouverte à Marrakech par Sa Majesté le roi Mohamed VI. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, participe à ce grand rendez-vous économique, aux côtés d’autres homologues du continent dont la Tanzanienne Samia Suluhu Hassan et le Sierra-léonais, Julius Maada Bio. La connexion entre tous les espaces économiques régionaux a été au cœur des échanges entre décideurs politiques, responsables d’institutions financières, groupes et consortiums d’investisseurs.
Des besoins d’investissement estimés à 285 milliards
«L’Afrique, qui regorge d’opportunités d’investissement pour les opérateurs privés a, plus que jamais, besoin d’initiatives audacieuses et innovantes pour encourager l’initiative privée et libérer tout le potentiel du continent », a souligné le roi Mohamed VI qui reconnut que « Le retard de l’Afrique, dont on parle tant, en matière de développement des infrastructures nous interpelle tous et doit vite être rattrapé en vue de promouvoir des chaînes de valeur régionales à même d’accélérer la transformation productive des pays africains ».
Le thème retenu cette année est « Libérer les chaînes de valeur de l’Afrique ». Il s’agit, selon les experts, de créer les conditions à la création des chaînes qui puissent contribuer en amont à soutenir les filières de développement. Avec ce forum, les décideurs du continent défendent les opportunités d’affaires et souhaitent sensibiliser les investisseurs à mobiliser des financements en faveur des secteurs critiques comme l’électricité, les infrastructures, l’accès à l’eau ou encore la sécurité alimentaire.
«Cette rencontre historique entre les décideurs publics et privés, des multinationales, ainsi que des investisseurs impliqués dans le développement économique et social du continent est une occasion unique aux promoteurs de projets, aux investisseurs du monde entier et aux dirigeants régionaux de découvrir des opportunités d’investissements en Afrique et en même temps l’occasion pour disposer des financements sur les projets bancables », a souligné un membre de la délégation comorienne dirigée par le président de la République et composée, entre autres, du ministre des Finances, Mze Abdou Mohamed Chanfiou et du gouverneur de la Banque centrale des Comores (Bcc), Dr Younoussa Imani.
Les besoins en investissements en Afrique ont été estimés à 285 milliards entre 2021 à 2025 dont 135 milliards au profit des pays à faibles revenus, selon les prévisions du Fonds monétaire international (Fmi).L’Afrique sort gravement meurtrie après la crise de la Covid-19 et continue à subir les impacts de la guerre en Ukraine.
L’investissement dans les secteurs de l’énergie, des transports et de l’agriculture sont jugés prioritaires par les dirigeants de continent qui veulent concrétiser leurs ambitions notamment «grâce à ce rêve africain» qu’est la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf).