Après la publication du décret N°18-053/PR portant réaménagement du gouvernement de l’Union, le 28 juin dernier, le gouverneur de l’île autonome de Ngazidja, Hassani Hamadi, vient de l’imiter en signant, le 2 juillet dernier, l’arrêté, N°18-040/Gian portant nomination des commissaires, membres de l’exécutif de Ngazidja. Ce changement au sein de l’exécutif de Ngazidja intervient une semaine après que le président de la République ait dépouillé le vice-président, Djaffar Ahmed Saïd Hassani de tous ses portefeuilles ministériels, en lui confiant «seulement» le ministère de la Cohésion sociale. Un département ministériel qui n’a jamais existé. Une occasion pour le chef de l’exécutif de Ngazidja de riposter en signe de solidarité avec son nouveau compagnon de combat pour «le rétablissement de l’ordre constitutionnel» ?
«C’est la raison pour laquelle Hassani Hamadi a décidé de se séparer de la seule commissaire issue du parti présidentiel, Crc, qui faisait partie de son gouvernement depuis le mois de mai 2016», a fait part un membre du cabinet du gouverneur qui a requis l’anonymat. Maissara Adame, qui avait occupé les fonctions de commissaire à la Sécurité intérieur, à la Fonction publique, à l’Administration territoriale, à la Réforme administrative, chargée de l’information dans le premier gouvernement de Ngazidja, ensuite commissaire au Genre, à la Santé, à la Petite enfance, chargée de la Jeunesse et des Sports, vient de faire ces adieux.
Manque de solidarité
Le porte-parole de l’exécutif de Ngazidja, Issihaka Mdoihoma a souligné qu’en cette période très tendue et de prise de position, il a été nécessaire que chacun sache avec qui, il partage sa vision et sa politique. Et dans l’état des choses, Maissara Adame «n’a jamais affichée sa solidarité avec l’exécutif et le gouverneur de l’île» sur toutes leurs revendications pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. «Il était de la responsabilité du gouverneur Hassani Hamadi de faire le choix de ceux qui adhèrent à sa politique et ses revendications», dira-t-il. Le commissaire à la Fonction publique a rappelé que la participation de Maissara Adame à la cérémonie du bilan de deux ans du président de la République et de l’inauguration de la route Itsinkudi-Mtsangadju n’est pas exactement la raison de son limogeage.
Mais cette décision était à l’encontre de la ligne directive du gouvernement de l’île qui s’était convenu de ne pas prendre part à cette cérémonie qui a eu lieu le jeudi 28 juin dernier à Mtsangadju-ya-Dimani.Quant à Maissara Adame, elle n’a pas souhaité réagir, faisant toutefois part d’une réaction qui sera livrée devant la presse ce matin par rapport à cette éviction. Maissara Adame est remplacée à la tête du commissariat au Genre, à la Santé, à la Petite enfance, chargé de la Jeunesse et des Sports par Nourdine Ismael Tamou, qui exerçait jusqu’à lors le métier d’enseignant-chercheur à l’université des Comores. Les autres commissaires ont gardé leurs départements respectifs.