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Hamidou Karihila officialise sa rupture avec la Crc

Hamidou Karihila officialise sa rupture avec la Crc

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Ce qui était dans les tuyaux depuis plusieurs mois est devenu effectif depuis hier. L’ancien secrétaire d’État chargé du monde arabe, Hamidou Karihila, jette l’éponge, quitte la Crc et affirme avoir tourné le dos au président. «J’ai le sentiment qu’après 19 ans de bons et loyaux services, l’on estime que je n’ai rien apporté, donc je ne dois rien attendre en retour. Pourtant, au moment où le parti était à la traine parce que les cadres l’avaient déserté, j’ai réussi à le donner un second souffle», a déclaré l’ancien ambassadeur, déplorant son écartement du «cercle de prise de décisions».

 

Les rumeurs sur son départ se faisaient persistantes et ce depuis plusieurs mois avant de se confirmer hier, jeudi, dans la matinée au cours d’un point de presse. L’ancien secrétaire général du principal parti au pouvoir, la convention pour le renouveau des Comores (Crc), vient de claquer la porte du parti en annonçant son départ. «Aujourd’hui, jeudi 15 novembre (Hier, Ndrl), j’ai pris la décision de me retirer du navire Crc et de retirer, par la même occasion, mon soutien politique et ma confiance qui étaient durant ces 10 dernières années, placés à Azali Assoumani, président de l’Union des Comores», a confirmé Hamidou Karihila devant la presse nationale. En suivant les propos tenus par l’ancien secrétaire d’État chargé du Monde arabe, cette décision est le fruit d’une longue réflexion et serait motivée par «plusieurs divergences et autres incompréhensions». Elle serait surtout le fruit, selon lui, «d’un manque de considération». Le conférencier expliquera avoir lutté aux côtés de l’actuel président de l’Union 19 ans durant et ce dès le lendemain du coup d’Etat du 30 avril 1999.

Personna non grata

«Au lendemain de son coup d’Etat, alors que j’étais ambassadeur en Arabie Saoudite, le président Azali Assoumani m’avait contacté pour l’accompagner. À la suite de crises internes ayant eu raison de mon prédécesseur, on m’a confié les rênes de la Crc. Sous mon autorité, le parti a pris du poil de la bête avec une présence solide sur l’ensemble du territoire grâce aux cellules et aux fédérations que nous avons mises en place. Les cadres du parti l’avaient déserté en s’installant à l’étranger ou en rejoignant d’autres courants au plus fort de la présidence Sambi», devait-il argumenté pour déplorer son écartement du cercle de prise de décisions dès l’avènement du président Azali Assoumani au pouvoir pour son second mandat.


Ayant fait face à «l’impopularité du parti aux yeux de la population et à l’emprisonnement de certains de ses hauts cadres», Hamidou Karihila estime qu’aujourd’hui, «on le prend pour un arriviste ou un imposteur qui n’aurait rien apporté» électoralement parlant. «Sous ma direction, la Crc a présenté deux candidatures aux dernières législatives et les deux, à savoir celles de Maoulana Charif et Ali Mhadji, ont été élues. Nous avons parrainé le candidat Azali Assoumani et avec le soutien de nos alliés en particulier l’ancien président Sambi, notre candidat a été réélu. Force est malheureusement de constater que juste après son installation à Beit Salam, avec la complicité de certains de notre famille politique, le président m’a écarté du cercle de décisions», regrette-t-il avant de rappeler que juridiquement et en l’absence d’un congrès national, il est (était ?) toujours secrétaire général de la Crc. Personna non grata au sein de la Crc et du pouvoir, à en croire ses convictions, Hamidou Karihila affirme qu’il abandonne sa famille politique parce que, entre autres, «les derniers évènements n’incitent pas à l’optimisme».


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