A l’occasion des vœux de l’Aïd-el-fitr, le gouverneur de l’île de Ngazidja a appelé ses proches et ses alliés politiques à la «patience», expliquant vouloir donner encore «une chance de dialogue» au chef de l’Etat face aux «peines» que lui-même et son cabinet ont subies durant ces deux années de pouvoir. Dans son discours solennel, HassaneHamadi dit «n’avoir rien obtenu» du pouvoir central lui permettant de réaliser ses projets en matière de santé, d’éducation, d’infrastructures et de réduction du chômage des jeunes.
«J’ai suffisamment patienté»
Le chef de l’exécutif de Ngazidja affirme, l’air grave, que le gouvernement lui a gelé tous «ses avantages» y compris la dotation mensuelle de fonctionnement et les fonds spéciaux «qui me reviennent de droit». Il a fait savoir qu’en vingt quatre mois à Mrodjuu, l’Union a jugé bon de faire main basse sur «tous les droits» devant revenir à l’île, citant, entre autres, «la part» provenant du Fonds d’entretien routier (Fer) ou les «161 milliards» générés par les sociétés d’Etat qui devraient aider au financement de nombreux chantiers de développement.
«J’ai patienté en espérant convaincre un jour, obtenir gain de cause, tirer les fruits de ma patience. Ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, je vous dis solennellement qu’on en a assez», a lâché le gouverneur entouré des grands ténors de l’Union de l’opposition dont les anciens vice-présidents Mohamed Ali Soilihi, Nourdine Bourhane et le secrétaire général du parti Juwa, Hassane Ahmed El Barwane.
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Pour autant, le chef de l’exécutif de Ngazidja tend la main au dialogue et appelle les plus hautes autorités à la saisir «au nom de la paix et de la stabilité». Pour lui, il n’est pas encore trop tard de «réajuster» certaines mesures et «revenir» sur certaines décisions prises afin de ressusciter la confiance, définir une nouvelle forme de gouvernance et engager des discussions sérieuses sur les sujets de discorde dans le seul souci d’écarter le pays d’inutiles crises.
Le gouverneur se veut pragmatique dans la recherche d’un possible compromis «d’ici peu de temps». «Si ce dialogue n’aboutit à rien d’ici quelques temps, nous prendrons les décisions appropriées….. pour la restauration de la légalité républicaine», a-t-il conclu.
A.S.Kemba