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Il n’y a pas de prisonniers politiques, il y a des gens poursuivis dans des infractions en cours d’instruction

Il n’y a pas de prisonniers politiques, il y a des gens poursuivis dans des infractions en cours d’instruction

Politique | -   Ali Abdou

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Le ministre de l’Intérieur revient sur divers sujets. De l’intervention à l’Officie de radio et télévision de Ngazidja (Ortn) et à la direction régionale des impôts de Ngazidja du groupe d’intervention de la police nationale (Gipn), en passant par la main levée de l’immunité parlementaire de trois députés de l’opposition et le retrait de l’union de l’opposition au dialogue, le ministre de l’Intérieur et de l’Information chargé des relations avec les Institutions et porte-parole du gouvernement, Mohamed Daoudou, tient à apporter des explications à propos de ces sujets bouillants.

 

Suite aux réactions liées aux derniers évènements politiques et économiques du pays, le ministre de l’Intérieur et porte-parole du gouvernement, Mohamed Daoudou, a souhaité s’exprimer pour apporter des éléments de réponses par rapport à ces évènements qui ont marqué l’actualité ces derniers jours.
Le ministre de l’Information a commencé par la suspension des émissions de l’Office de radio et télévision de Ngazidja (Ortn) qui, selon lui, était une mesure de sécurité consistant à protéger des biens de cette station, après un conflit déclenché au sein de cette société insulaire.


Mohamed Daoudou a indiqué qu’outre cette question de sécurisation, il y a une question de compétences. A en croire, le ministre, le gouverneur de l’île de Ngazidja ne veut pas se conformer à la nouvelle constitution du 30 juillet 2018 selon laquelle l’information est strictement réservée à la compétence de l’Union. «Le gouverneur peut penser tout ce qu’il veut, mais les Comoriens ont adopté une nouvelle constitution et c’est à nous de la mettre en œuvre, et c’est ce que nous faisons», déclarait-il. Répondant à un édito du directeur général de Hayba Fm, Mohamed Daoudou a déclaré que le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel n’a pas demandé au ministère de permettre la reprise des émissions de l’Ortn, mais il a adressé un courrier pour savoir ce qui s’est passé. Le ministère lui a répondu et lui a donné des explications.


Le ministre de l’Intérieur a aussi réagi suite à l’intervention du Gipn à la direction régionale des impôts de Ngazidja, le mardi dernier. Selon lui, cette intervention concernait la sécurisation des recettes publiques, après les incidents constatés les années précédentes, avec des sommes considérables qui ont été volatiliséés au sein de cette administration, sans aucune trace. Mohamed Daoudou a expliqué que l’intervention de la police a été sollicitée par le directeur général de l’Agid demandant au receveur central des impôts de l’île de verser les recettes de la vignette automobile 2018 sur Compte unique du trésor (Cut). Une demande qui avait reçu le refus catégorique du receveur central. «Après ce refus, le directeur général de l’Agid a sollicité l’intervention des forces de sécurité pour la sécurisation de ces recettes, estimées à plus de 70 millions de francs comoriens, jusqu’à la Banque centrale pour être versées dans le Cut», explique le ministre de la sécurité nationale. Il a rappelé que, ce même mécanisme a été opéré l’année dernière, ajoutant que le ministre des Finances a reversé cet argent aux entités insulaires.

Une main tendue à l’opposition

Par rapport à l’actualité politique, le porte-parole du gouvernement est revenu sur le retrait, mardi dernier, de l’union de l’opposition au dialogue initié depuis le mois dernier par l’Union africaine. Il dit regretter que l’opposition agisse de cette manière, pendant qu’il est de l’intérêt supérieur de la nation. Pour lui, si certains réclament la libération des personnes qui ont sciemment commis des crimes économiques et amputés la main d’une personne, qu’en diront-elles de ceux qui ont commis de simples crimes ? Mohamed Daoudou réfute catégoriquement le statut des prisonniers politiques à ces personnes accusées d’affaires dites de la citoyenneté économique et de l’affaire du sergent Ali Radjabou. «Il n’y a pas de prisonniers politiques, ce sont des gens poursuivis dans des infractions en cours d’instruction», dit-il. Le ministre appelle les leaders de l’opposition à accepter de reprendre les discussions, «puisque dans un dialogue, il n’y a pas de préalables, mais on s’assoie et chacun avance son idée pour échanger et arriver à des compromis ».


Enfin, le ministre en chargé des relations avec les Institutions s’est exprimé par rapport à la demande du parquet de la République de lever l’immunité parlementaire de quatre députés. Pour lui, contrairement à ce que les autres avancent, la procédure engagée par le bureau de l’Assemblée nationale pour livrer leurs collègues députés à la justice est légale et a respecté le règlement intérieur de cette institution. En ce qui concerne la levée de l’immunité du député Abou Achirafi Ali Bacar, le ministre estime que le bureau est libre de «juger ce qui est juste». Mohamed Daoudou rappelle, en outre, que ce même député est déjà entendu dans le cadre de cette même enquête, placé  sous mandat dépôt, bénéficié d’une liberté provisoire avant d’être autorisé par la Cour constitutionnelle à participer à une élection législative. «Tout cela peut expliquer qu’Abou Achirafi pourra attendre le début du procès pour être convoqué», estime-t-il.


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