Le président de l’Assemblée nationale, Moustadroine Abdou, a présidé hier, une séance plénière à l’hémicycle du palais du peuple de Hamramba devant les élus et membres du gouvernement pour se prononcer sur l’opération «Wuambushu».À l’unanimité, les députés ont adopté une résolution qui condamne l’opération et demandent son arrêt. Le rapporteur de la commission des lois, Salim Mohamed Abderemane, a présenté le rapport du projet de résolution.
Il a fait savoir qu’en «se référant aux informations selon lesquelles l’opération Wuambushu mise en place par le gouvernement français sur l’île comorienne de Mayotte envisage la destruction des habitations occupées par des ressortissants comoriens non Mahorais et le déplacement forcé de ces derniers vers les autres îles de l’Union des Comores, constatant qu’une telle opération est contraire au droit international, porte atteinte à la paix civile à Mayotte, et dans les autres îles et aux bonnes relations historiquement existantes entre la France et l’Union des Comores». Et de poursuivre que «l’Assemblée de l’Union des Comores délibérant en session plénière : réaffirme l’appartenance de l’île de Mayotte à l’État souverain de l’Union des Comores et la légitimité des Comoriens venus des autres îles à y habiter».
Les députés condamnent l’opération
Le rapporteur de la commission des lois a exprimé l’indignation des élus vis-à-vis de cette opération qui présente, selon l’opinion publique, un risque de «génocide» et demande à la France d’y renoncer. L’Assemblée de l’Union des Comores «condamne toute opération visant à organiser le déplacement forcé des populations vers d’autres îles, et demande à la France de renoncer définitivement à l’opération Wuambushu».
L’Assemblée nationale «exprime son ferme soutien et sa solidarité au président Azali Assoumani et à son gouvernement, dans leur refus d’accueillir dans nos ports les navires transportant des expulsés de Mayotte, elle exhorte le président Azali Assoumani, président en exercice de l’Union africaine à entamer des négociations directes avec son homologue français, le président Emmanuel Macron en vue de mettre fin à cette opération».
Après la clôture de la séance, le vice-président et porte-parole de l’Assemblée Mohamed Ahamada Baco a réagi par rapport aux propos du premier vice-président Salime Mdéré. «Ces propos sont de nature à provoquer non seulement une guerre civile entre les citoyens d’un même pays mais aussi son appel à leur exécution est une infraction grave dont son caractère haineux est de nature à provoquer un génocide ou une opération tendant à exterminer tout un peuple», dit-il avant de lancer : «je condamne avec la plus grande fermeté cette déclaration et lance un appel au procureur de la République de Mayotte d’engager une action judiciaire à l’encontre du 1er vice-président…».