Pourquoi voulez-vous être gouverneur ?
Ce n’est pas moi seul qui ai choisi de me présenter au poste de gouverneur, c’est tout un parti qui l’a fait. Parce que tout le monde sait que cette île est opprimée au point que même les petits enfants sentent l’oppression qui est dans cette île.
En tant que musulman, nous avons intérêt à trouver mieux que ce qui est actuellement. On a choisi de faire de moi le candidat au poste de gouverneur pour le bien de ce pays, pour le bien de cette île, pour le bien de la population comorienne en générale et de Ndzuani en particulier.
Les gouverneurs qui sont déjà là sont quasiment inutiles. Ils n’ont ni budget, ni marge de manœuvre. Pourquoi en sera-t-il autrement pour vous ?
On s’est mis d’accord dans le parti Juwa, ensemble avec docteur Salim, candidat au poste de président, qu’une fois au pouvoir, nous allons faire revenir l’autonomie dans l’île. C’est avec l’autonomie qu’on peut aider l’île de Ndzuani et les Comores. Je ne m’y suis pas présenté pour des intérêts personnels ou pour un salaire décent. Raison pour laquelle docteur Salim et moi allons faire revenir l’autonomie dans l’île.
Quel est votre projet phare pour l’île?
On ne peut pas avoir un projet phare sans autonomie. On peut beau crier qu’on va faire ceci et cela mais tant qu’il n’y a pas d’autonomie un gouverneur ne peut rien faire dans cette île. J’étais déjà commissaire dans ce pays, on avait tout un programme avec l’ancien gouverneur docteur Abdou Salimi Abdou et on va essayer de continuer à le réaliser. Avec l’autonomie, nous allons mettre en place une santé de base efficace, programmé notre éducation d’une façon efficace. Mais je le répète encore, sans l’autonomie, on ne peut rien faire.
Quels sont selon vous les besoins urgents des habitants de Ndzuani ?
Actuellement, les habitants de Ndzuani sont bien déterminés pour changer les autorités en place. Parce que l’île de Ndzuani est dans un cas particulier. On ne veut pas laisser les habitants de Ndzuani s’exprimer la preuve a été vu pendant notre meeting à Missiri.
La priorité pour les habitants est de retrouver cette terre de liberté et parvenir à s’exprimer. Je pense que c’est bien la priorité actuellement.
Portait d’ Issiaka Assane, de la biologie à la politique
Candidat au poste de gouverneur de l’île de Ndzuani, l’ancien commissaire de la fonction publique de l’île de Ndzuani a déjà été directeur régional du service phytosanitaire, mais pas que…
«Il n’est pas obligatoire de faire des études en politique pour gouverner, il faut juste une personne qui a soif de mettre son pays sur les rails », nous a confié Issiaka Assane, qui semble bien déterminé a succédé à Anissi Chamsidine au poste de gouverneur de l’île de Ndzuani.Le biologiste a déjà occupé le poste de commissaire de la fonction publique au temps de l’ancien gouverneur Abdou Salami Abdou. « Comme vous le savez, on ne nous a pas laissé finir le mandat.
On nous a chassé d’une manière illégale», s’insurge encore le natif d’Ongoni. Marié et père de deux enfants, le candidat officieux du parti Juwa a aussi été directeur du service phytosanitaire à Nzduani. Cela, encore sous le règne de docteur Abbou Salami Abdou. Issiaka Assane a fait sa scolarité à Ongoni Marahari avant de partir au lycée de Mutsamudu où il a obtenu son Bac C en 1999.
Tout n’a pas été que rose et lumière pour lui. Faute de moyen, il a dû attendre jusqu’en 2001 pour pouvoir partir poursuivre ses études supérieures à Madagascar. Il est retourné dans les îles avec une maitrise en biologie-écologie végétale obtenu à l’Université d’Ankatso à Antanarivo.
« La politique est l’affaire de l’humain. Tant que nous aurons de bonnes personnes aux commandes, le pays ira bien.
Il ne faut pas pour autant avoir fait des études en biologie ou autre pour faire de la politique. Chacun a bien le droit d’en faire afin de mettre au pouvoir des gens qui ont de l’amour pour les habitants et pour le pays», reste-t-il persuadé.
Mahdawi Ben Ali