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Journée africaine de l’état-civil I Les préfectures et les mairies à l’épreuve de l’état-civil comorien

Journée africaine de l’état-civil I Les préfectures et les mairies à l’épreuve de l’état-civil comorien

Politique | -   Ali Abdou

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Le ministre de l’Intérieur a adressé un message aux maires et aux préfets suite à la recrudescence des actes de viols. Selon lui, les chefs de villages, les maires et les préfets doivent être les premiers à dénoncer ces actes barbares. Dans le cas contraire, s’ils veulent protéger des agresseurs, le ministère leurs assure que leurs responsabilités seront engagées.

 

A l’instar des pays africains, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a célébré hier, lundi 17 août, la troisième journée africaine de l’état-civil. La cérémonie a eu lieu en présence des préfets et des maires nouvellement élus. Evoquant les difficultés rencontrées quotidiennement par la justice au sujet des actes d’état-civil délivrés par les officiers d’état-civil, Mohamed Daoudou a saisi l’occasion pour convier le substitut du procureur de la République, Oumi Soudjayi, présente dans la cérémonie, à former les nouveaux maires sur la loi relative à l’état-civil.


Le ministre de l’Intérieur a attiré l’attention des nouveaux maires sur l’importance de l’état civil qui «constitue le premier socle de l’administration comorienne». Il leur a conseillé de «revoir les vieilles pratiques» de leurs prédécesseurs et d’entreprendre des nouvelles méthodes de travail qui protègeront les actes administratifs des Comoriens. Mohamed Daoudou a recommandé aux préfets et aux maires de mettre fin au désordre ambiant qui gangrène l’administration locale et de veiller au respect strict de l’application de la loi sur l’état-civil.

 

«Le gouvernement a entrepris une démarche de révision de cette loi en vue de l’aligner aux enjeux de l’heure, notamment la numérisation de l’état-civil comorien», a-t-il annoncé.Face aux violences faites aux enfants et aux femmes ces derniers temps, Mohamed Daoudou a appelé les maires et les préfets à intensifier la sensibilisation auprès de la population. Le premier flic du pays a lancé une mise en garde contre tout maire ou préfet qui cautionnera des arrangements sur des actes de viols. 

Halte aux arrangements entre famille en cas de viols

«Les chefs de villages, les maires et les préfets doivent être les premiers à dénoncer ces pratiques et si nous apprenons qu’ils font l’inverse et protègent ces violeurs, ils assumeront les conséquences de leurs actes car nous agirons sévèrement», a informé le ministre.Dans son intervention, la substitute du procureur de la République, Oumi Soudjayi, a énuméré un certain nombre de points constatés régulièrement dans les documents administratifs (actes de naissance, de décès et mariage), qui justifient les erreurs commis, volontairement ou involontairement, par les officiers d’état-civil. «Chaque maire doit prendre connaissance de la loi sur l’état-civil pour connaître sa responsabilité dans les actes qu’ils vont produire», a interpellé la substitute, indiquant que des officiers d’état-civil délivrent des documents qui ne sont pas enregistrés.

 

«Ces derniers sont souvent à l’origine de plusieurs difficultés rencontrées par la diaspora comorienne partout dans les quatre coins de la planète», a-t-elle mentionné. La juriste a rappelé la plus grande responsabilité qui revient aux maires dans la sécurisation des documents administratifs. Elle a recommandé l’organisation régulière d’ateliers de formations avec les agents de l’état-civil «en vue de réactualiser leurs méthodes de travail».

Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le ministre de l’Intérieur a rappelé le rôle que doivent jouer les maires et les préfets dans la sensibilisation de la population au respect des mesures barrières de prévention contre la Covid-19. A son tour, le préfet de Mbadjini-Ouest, Mohamed Ibrahim, a adressé ses remerciements au ministre pour son initiative visant à permettre aux nouveaux maires de prendre connaissance de leurs nouvelles missions et les responsabilités qui les attendent en tant qu’autorités de l’état-civil. 

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