Le président Azali Assoumani a prononcé un discours jugé remarquable à l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée à Addis-Abeba, en Éthiopie, hier, jeudi 25 mai. La question de Mayotte y a été abordée, après avoir parcouru le bilan de l’existence de l’organisation panafricaine, créée justement pour accompagner les pays du continent à accéder à leurs indépendances. «Il est vrai qu’en dépit de ses résultats positifs et appréciables, force est de constater que certaines injustices subsistent toujours et que certains de nos Etats, se battent encore pour l’intégrité territoriale de leur pays », a-t-il d’abord déclaré. Et de poursuivre : «C’est d’ailleurs le cas de mon pays, l’Union des Comores, qui a un contentieux avec la France au sujet de l’ile comorienne de Mayotte, mais aussi de certains de ses voisins notamment, qui tous, rêvent de pouvoir un jour, parvenir à rétablir leur pleine souveraineté.»
Le thème de cette année pour la Journée de l’Afrique a été «Notre Afrique, notre futur». Le président Assoumani a souligné l’importance de faire le bilan des réalisations du continent tout en tirant les leçons des erreurs commises. Il a également exprimé ses vœux de paix, de progrès et de prospérité pour l’Afrique. Il a rendu hommage aux Pères fondateurs, anciens Secrétaires généraux de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) ainsi qu’aux présidents de la Commission de l’Union Africaine (Ua) pour leurs efforts visant à renforcer la solidarité et l’unité de l’Afrique.
Le discours du président Azali Assoumani a souligné les défis majeurs auxquels l’Afrique est confrontée. Il a mentionné les changements anticonstitutionnels de pouvoir, les conflits internes et régionaux ainsi que le terrorisme qui menacent la paix, la sécurité, la démocratie et le développement du continent.
Mettre fin à l’injustice envers l’Afrique
Le président a appelé au dialogue pour résoudre les conflits, notamment au Soudan, et a souligné l’importance de lutter contre la pauvreté, un terreau du terrorisme. «Les changements anticonstitutionnels de pouvoirs se multiplient ces dernières années, les conflits inter et intra africains mais aussi le terrorisme, perdurent, et par conséquent, la paix, la sécurité, la démocratie et le développement de notre continent sont menacés, dans plusieurs de nos contrées », a-t-il fait remarquer.
Le président Assoumani a également abordé d’autres défis auxquels l’Afrique est confrontée, notamment les conséquences des changements climatiques, la crise sanitaire due à la Covid-19, les répercussions de la guerre russo-ukrainienne et la crise énergétique. Il a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance et de valoriser les potentiels du continent, notamment en favorisant l’industrialisation, les échanges et l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes.
Le président de l’UA a appelé à la ratification de l’Accord de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf), soulignant les avantages économiques potentiels pour l’Afrique et la création d’emplois.
Il a également plaidé en faveur de la représentation de l’Union africaine en tant que membre à part entière du G20 et de la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies pour mettre fin à l’injustice envers l’Afrique.Le président a conclu son discours en soulignant les potentialités de l’Afrique et l’obligation de mettre fin aux crises et de travailler ensemble pour son développement socio-économique. Il a appelé à l’unité, à la synergie et à la perpétuation du rêve des Pères Fondateurs d’une Afrique unie et prospère, afin de laisser un bel héritage aux générations futures.