Sur quels fondements reposent actuellement les relations entre les Comores et le Japon ?
En 2023, le président Azali a participé au sommet du G7 à Hiroshima en tant que président de l’Union Africaine (Ua) et a rencontré le premier ministre japonais Fumio Kishida, qui a confirmé qu’ils travailleraient ensemble pour renforcer l’ordre international fondé sur l’État de droit. Dans un monde divisé et déchiré par les conflits, nous voulons travailler avec les Comores, qui partagent la vision japonaise d’un Indopacifique libre et ouvert, une initiative ancrée dans l’État de droit et la liberté. Dans le cadre de la coopération bilatérale, les projets suivants ont été mis en œuvre. Par exemple, en 1985, l’Ecole nationale de pêche d’Anjouan a été créée et en 1990, un programme d’amélioration de l’antenne satellite de Comores Telecom à Moroni a été mis en œuvre. En 2017, des équipements ont été fournis au centre de recyclage de Moroni, et en 2022, des équipements de gestion des déchets ont été fournis sur les trois îles de l’Union des Comores.
Entre 2018 et 2021, le gouvernement du Japon a fourni des dizaines de tonne de riz pour améliorer la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel. En terme de soutien au secteur de la santé, un programme de fourniture d’équipements sanitaires et médicaux a été mis en œuvre en 2020. En outre, à partir d’avril 2021 à mars 2022, en coopération avec le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) et d’autres parties prenantes, le soutien aux soins obstétriques, y compris les soins prénataux et les accouchements, et la prévention de la violence sexiste dans un total de 12 districts sur trois îles de l’Union des Comores touchées par la nouvelle pandémie de coronavirus ont également contribué à la prévention de la violence sexiste. Par ailleurs, un programme de rénovation des structures de nutrition et de santé maternelle et infantile a été mis en œuvre en 2022 en coopération avec l’Unicef.
Votre pays intervient dans de nombreux domaines, notamment la santé et la lutte contre les violences basées sur le genre. Cependant, ces activités sont souvent mises en œuvre par des agences des Nations unies mandatées telles que l’UNICEF et l’UNFPA, ainsi que par des structures nationales. Pourquoi la JICA n’ouvre-t-elle pas un bureau à Moroni pour faciliter vos opérations sur place ?
En ce qui concerne la coopération avec les organisations internationales, le gouvernement du Japon juge qu’il est plus efficace de confier certaines tâches aux institutions expertes dans certains domaines, et qui possèdent déjà des connaissances considérables du terrain et de la population cible. Le bureau de la Jica à Madagascar couvre les Comores et les membres du bureau se rendent régulièrement aux Comores pour évaluer les besoins de développement du pays. Pour l’instant, nous continuerons à suivre les projets aux Comores par l’intermédiaire de ce bureau.
Le Japon est principalement connu des Comoriens pour avoir financé l’école de pêche en 1985. Qu’en est-il de cette dimension de la coopération entre les Comores et le Japon aujourd’hui ?
En 2012, des équipements ont été fournis à l’École nationale de pêche, qui a été construite grâce à une aide non remboursable du Japon en 1983. En outre, pour renforcer la sécurité maritime et soutenir le développement industriel, en 2019, en coopération avec la Fao, une vedette rapide a été fournie pour améliorer la gestion des pêches et la sécurité maritime, et trois autres vedettes rapides à des fins de sécurité ont été fournies avec un financement du gouvernement du Japon.
D’octobre 2023 à mars 2024, la Jica a mené l’étude de collecte et de confirmation des informations de base sur les pêcheries de l’océan indien occidental pour la formation de nouveaux projets de coopération au développement dans le secteur de la pêche des pays insulaires de l’océan indien occidental, y compris les Comores.
Lors de la 8ème édition de la Ticad en Tunisie, les autorités japonaises ont pris plusieurs engagements envers les pays africains participants. Pouvez-vous nous informer du suivi de ces engagements depuis lors, en particulier en ce qui concerne les Comores ?
À la lumière de la déclaration de Tunis de la Ticad 8, nous continuons à apporter notre soutien efficacement et ça a toujours évolué depuis le premier projet de coopération entre le Japon et les Comores, afin d’accélérer les efforts des Comores vers une transformation structurelle pour une croissance économique durable. Les projets de coopération spécifiques sont décrits ci-dessus.
Les Comores viennent d’acquérir le statut de pays membre de l’Organisation mondiale du commerce (Omc). Quelles initiatives le Japon pourrait prendre pour rendre cette adhésion bénéfique pour les Comores ?
Le Japon a soutenu l’adhésion des Comores à l’Omc et a conclu des négociations bilatérales sur l’accès au marché avec les Comores en juillet 2017. Il a organisé une cérémonie de signature du tableau des concessions de biens et des offres de services entre le Japon et les Comores.
En tant que pays qui attache une grande importance à l’adhésion des pays africains à l’Omc, le Japon se félicite de l’adhésion des Comores à l’Omc dans le cadre du MC13. Grâce à cette adhésion à l’Omc, à laquelle le Japon attache une grande importance en tant qu’élément central du libre-échange, nous espérons que les Comores connaîtront une plus grande prospérité dans le cadre d’un ordre économique libre et équitable fondé sur des règles.
Notre pays est désigné pour accueillir les 12èmes Jeux des Îles de l’océan indien (Jioi) en 2027. Le Japon a l’habitude d’accueillir de grandes compétitions sportives internationales. Les autorités comoriennes ont-elles déjà sollicité l’assistance japonaise à cette occasion ? Quelle pourrait être la réaction des autorités japonaises ?
Moi j’habite à Madagascar, et Madagascar avait accueilli les jeux des îles l’année dernière. Nous avons partagé notre expérience sur certains sports come le judo, le karaté et autres.
Le Japon espère que les Jioi seront couronnées de succès en 2027, lorsque les Comores seront le pays hôte. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de demandes spécifiques de soutien en relation avec les Jioi, mais le Japon aimerait réfléchir au type de coopération qu’il pourrait offrir à l’avenir. D’autres pays ont des exemples de coopération dans le domaine du sport, comme le judo et le karaté, et nous pensons qu’une telle coopération entre le Japon et les Comores pourrait être envisagée.
Un dernier mot… ?
Nous sommes tous les deux, des pays insulaires. Il y a certains domaines que le Japon pourrait partager ses connaissances et expériences. Je pense que les Comores font face à certains défis et qu’il y a les mêmes types de situation au Japon. C’est dans ce sens que j’envisage le futur de coopération entre nos deux pays.