Me Fahmi Saïd Ibrahim, ancien candidat à la présidentielle de 2019
À la question de savoir si je participerai ou non, la réponse n’est pas importante. J’aime souvent dire que les cimetières sont remplis de gens indispensables. La question la plus importante est de savoir si l’opposition va ou non participer à ces élections.
Déjà en 2019, j’avais affirmé qu’il fallait que l’opposition participe aux élections législatives de 2020. J’étais convaincu que je devais y prendre part, mais par solidarité avec l’opposition, je n’y suis pas allé, bien que ne pas y aller soit une faute politique. Nous avons participé aux présidentielles de 2019, il aurait fallu que nous soyons présents aux législatives.
À l’époque, le départ du président Azali avait été déclaré, annoncé et fixé pour 2021 par les têtes pensantes de l’opposition ; nous sommes maintenant en 2024.
En outre, la loi électorale, tant décriée à juste titre, a été adoptée par une assemblée monocolore parce que l’opposition n’était malheureusement pas cohérente. La légalité ne peut pas s’interpréter à géométrie variable selon des intérêts du moment.
Nous avons participé aux présidentielles de 2019, ce qui constitue une reconnaissance de fait de la Constitution de 2018 que nous avons nous-mêmes dénoncée. Il fallait tirer les conséquences de notre choix politique. Je rappelle que les mêmes causes produisent les mêmes effets.L’opposition devrait rationnellement se préparer à y prendre part pour jouer un rôle institutionnel et équilibrer les institutions en créant un nouveau rapport de force politique. Ce sera dans l’intérêt de notre pays.
Mouigni Baraka Saïd Soilihi, ancien candidat à la présidentielle de 2024
En réalité, ce sujet ne nous préoccupe pas vraiment. Il y a d’autres sujets plus importants à évoquer en ce moment. Notamment le quotidien du citoyen comorien, qui devient de plus en plus difficile à supporter et l’engagement total d’un groupe de militaires et de juristes pour maintenir Azali… au pouvoir. Ainsi, le bilan de nos actions (l’opposition) et la nouvelle stratégie à mener pour stopper rapidement ce dictateur est très important que toute autre chose.
Mohamed Daoudou, ancien candidat à la présidentielle de 2024
Les gens sont déconnectés de la réalité. Comment peut-on parler d’élections avant de clarifier les présidentielles ? Azali Assoumani est un président illégitime compte tenu de ce qui s’est passé ce jour-là. La cour n’a pas examiné mes recours. Il s’agit d’un forcing antidémocratique. Tout ce qu’on a avancé, on l’a fait avec des preuves.
Il y a un militaire qui a ordonné le retrait des urnes à Ndzuani, il a été sanctionné puis radié de l’armée.
On sanctionne pourquoi si on ne reconnaît pas la faute ? Azali a eu l’aide des militaires et d’ailleurs le gouverneur Zaidou Youssouf l’a dit. Il y a eu un laisser-aller et une complicité de la part de la Cour suprême. Pour nous, le président de la Cour est allé officier une cérémonie de fin de mandat, mais pas une investiture. (…).