La réponse ne s’est pas faite attendre après la sortie pour le moins “houleuse” des partis de l’Union de l’opposition, réunis dans un foyer de Mbeni dimanche 6 avril dernier. Hier lundi, au lendemain de ce meeting surveillé telle une marmite sur le feu par les forces de l’ordre, la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) a tenu un point de presse à son siège, où elle a condamné certains”propos irresponsables” des leaders de l’opposition.
Yahaya Mohamed Iliassa, secrétaire général de la Crc, s’est réjoui que l’Union de l’opposition ait pu, enfin, tenir un meeting après plusieurs tentatives infructueuses. Il fera valoir la liberté d’expression, un droit auquel doit disposer tout citoyen, dans le respect cela dit des limites imposées par la loi en vigueur.
Partout dans le monde, la liberté d’expression est garantie à tous. Mais dans le cadre des lois en vigueur. Personne n’a le droit d’insulter, d’inciter à la violence sous prétexte de la liberté d’expression. Cette liberté doit-être mesurée, affirme le secrétaire général de la Crc,
parlant au nom de son parti et des partis alliés. Il ira jusqu’à “exhorter” le gouvernement, en particulier le ministre de l’Intérieur, à “assurer la liberté d’expression à tout le monde” ; mais, ajoute-t-il, “cela ne veut pas dire que chacun est libre de dire ce que bon lui semble”.
Yahaya Mohamed Iliassa reviendra sur certains propos des leaders de l’opposition, notamment de l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi qui avait déclaré avoir été lésé lors des dernières élections présidentielles, mais avait jugé bon de capituler afin d’”éviter l’effusion de sang”.
”Je ne sais pas si ces élections il les a gagnées dans un autre pays. Pour ce qui est des Comores, que ce soient les Comoriens ou les observateurs internationaux, tout le monde a concédé qu’il avait été battu à plate couture”, dit-il.
Il poursuit disant que si quelqu’un a cherché à éviter l’effusion de sang c’estbien le président Azali Assoumani, qui “a consenti à un troisième tour. Du jamais vu, alors que les chiffres le donnaient victorieux”. Pour ce qui est de la “prétendue terreur” instaurée dans le pays, il rappellera qu’”un homme s’est vu tiré dessus au port de Moroni lors du passage de Mohamed Ali Soilihi, pour avoir protesté”.
Il rappellera également les “répressions contre les opposants à la mise en place des délégations spéciales” lors du mandat de l’ex-gouverneur Mouigni Baraka. Et pour ce qui est du parti Juwa, il citera “les tortures et les emprisonnements abusifs lors du referendum de mai 2009.
Un homme de Mitsudje, connu sous le nom de Farouk, est même décédé en prison”. Pour Yahaya Mohamed Iliassa,”il n’y a pas de terreur au-delà de cela. Si l’opposition a des leçons à donner, ce n’est sûrement pas à nous”.
Il finira sur les propos du secrétaire général du parti Juwa, Ahmed Hassane Elbarwane, qui avait déclaré que le président Azali Assoumani et le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, “ne sont pas d’ici”. “Un récipient lorsqu’il se renverse, ne peut déverser que son contenu. Les propos de Barwane témoignent de sa propension au conflit”, répond-il. Il assure que le Crc ne va pas s’enliser dans ce jeu d’insultes.
Ce qui leur importe, dit-il, c’est le bien-être des Comoriens.