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La France dans l’océan indien I Le rideau de fer de Darmanin servirait à «contrôler les hydrocarbures de la zone»

La France dans l’océan indien I Le rideau de fer de Darmanin servirait à «contrôler les hydrocarbures de la zone»

Politique | -   Abdou Moustoifa

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Dans un article publié, lundi, le site d’actualité, Zinfos 9749 détaille ce que si se cache derrière les annonces chocs faites par le ministre français de l’Intérieur, durant son passage sur l’île comorienne de Mayotte.

 

Des analystes disent souvent que la présence de la France dans l’océan indien est motivée, à tort ou à raison, par des motifs géostratégiques. Un article mis en ligne par un site d’actualité réunionnais arbore dans ce sens. En effet, le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin était en visite dimanche, 11 janvier dans l’île comorienne de Mayotte.

Venu avec la Déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, s’enquérir de la situation sécuritaire et sociale qui prévaut à Mayotte, il a fait comme toujours une myriade d’annonces, parmi lesquelles, la mise en place d’un rideau de fer, dans le but de limiter les entrées des Comoriens des autres îles mais pas seulement.


Si les débats nés après ce discours tournent principalement autour des autres mesures, à l’instar de la fin du droit du sol, le site d’actualité de la Réunion, Zinfos9749, lui s’est attardé sur le rideau de fer maritime, un sujet peu abordé.

Dans un article publié le lundi 12 février, écrit par Thierry Lauret, le site d’informations basé à Saint Denis, fondé en 2008, revient en long et en large sur ce dispositif maritime, présenté par Darmanin comme la solution à tous les maux qui frappent l’île, comorienne, occupée illégalement voilà maintenant un demi-siècle. « L’aveuglement du gouvernement français sur la question de Mayotte depuis Balladur semble sans borne.

On peut se demander si le ministre de l’Intérieur français croit vraiment que la suppression du droit du sol à Mayotte, que des radars, un «rideau de fer» nous promet-on, qu’un nouveau Uwambushu viendront à bout de l’insécurité chronique qui dévaste l’île comorienne », a réagi Idriss Mohamed Chanfi, ex-président du Comité Maore.

Présence de Total Energies

En réalité, explique l’article, le « rideau de fer maritime », va s’appuyer sur des radars hyper performants, qui, une fois installés sont capables de surveiller les installations gazières de la province de Cabo Delgado au Mozambique, où l’entreprise française, Total Énergies, réalise des travaux d’exploitation. La zone, très instable, est le théâtre d’attaques attribuées à des terroristes. Elle a entraîné le recrutement de sociétés privées pour assurer la sécurité des installations.

De nombreuses études affirment que les Comores détiendraient les mêmes richesses gazières et pétrolières que le Mozambique. D’après le site Zinfos 9749, le terme rideau de fer dans le domaine maritime renvoie au système de radar à ondes de surfaces développé par l’office français d’étude et de recherches aérospatiales à travers le dispositif de régime d’appui à l’innovation duale (Rapid).

Le radar à onde de surface (Ros), a poursuivi le journaliste, utilise la surface des océans pour conduire le signal émis par le transmetteur et dispose d’une portée de 370 km. Ce dispositif ultrasophistiqué, est également capable de détecter une trajectoire anormale de bateau s’écartant des routes maritimes, de repérer le ralentissement ou l’arrêt d’un navire.

Le radar, a détaillé l’article, peut localiser avec précision l’impact d’un avion crashé en mer, pour rendre plus efficace le déploiement des secours. « Lorsque le signal envoyé par le radar rencontre une cible, qu’il s’agisse d’un navire de pêche, d’un pétrolier, d’un patrouilleur ou bien sûr d’une embarcation, celui-ci est renvoyé vers un récepteur situé à terre », a précisé Thierry Lauret.

Ce dernier a souligné que la surveillance des eaux de la zone économique exclusive de la France (Zee), estimée à 11 millions de Km2, fait partie des raisons pour lesquelles les radars à ondes de surface ont été conçus.

Une solution durable aux problèmes de Mayotte

Fin janvier, le ministre Darmanin avait promis aux élus mahorais, un repositionnement d’un radar à Ndzuani, pour traquer les Comoriens qui souhaiteront se rendre à Mayotte. Mais « qu’importe ! L’agitation en cours ne changera rien », estime Idriss Mohamed, selon qui l’insécurité à Mayotte rendra la vie des habitants de l’île de plus en plus infernale.

« L’expérience est pourtant instructive, l’échec français à Mayotte saute aux yeux. Jusqu’à quand les dirigeants français vont-ils jouer à l’autruche en croyant que la répression, la violence, l’asservissement du pouvoir de Moroni résoudra les problèmes de Mayotte ?», s’interroge l’ancien président du Comité Maore, qui a dénoncé la capitulation des gouvernants comoriens.


Par la voix de Me Youssouf Ismaël Aticki, le Comité Maore, lequel se bat pour le retour de Mayotte dans son giron naturel a, au lendemain des annonces de Darmanin, martelé que la reconnaissance par la France de la souveraineté des Comores sur sa quatrième île reste la seule condition qui permettra de trouver une solution durable aux problèmes de Mayotte.

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