La campagne référendaire se poursuit intensément d’une ville à l’autre. C’est dans ce contexte que la mouvance présidentielle a tenu un grand meeting hier en fin d’après-midi à Ntsudjini en présence du chef de l’Etat. Au cours de son intervention, le président de l’Union, Azali Assoumani, est notamment revenu sur le rôle de la communauté internationale en insistant sur l’indépendance des Comores.
«Lundi prochain, nous devons aller voter massivement, non seulement pour faire passer le Oui, mais aussi et surtout, pour montrer à la communauté internationale que c’est ce que nous voulons pour notre pays. L’Onu, l’Ua et la Ligue arabe sont des organisations que seuls les pays indépendants peuvent y adhérer. Ainsi, nous avons pris notre indépendance avant d’adhérer à l’Onu le 12 novembre 1975 en tant qu’un pays composé de quatre îles. Nous devons par conséquent prendre nos responsabilités parce que nous n’avons pas à suivre leur volonté mais plutôt demander leur accompagnement», a ainsi réagi Azali Assoumani avant de s’attarder sur les opposants au référendum du 30 juillet prochain.
«La paix et une bonne gouvernance»
Pour le premier magistrat du pays, les opposants n’attendent que la victoire du Oui. «Ceux qui prônent l’abstention ne sont en réalité que ceux qui veulent que le référendum passe. Ils n’osent pas l’avouer publiquement par orgueil dans la mesure où, l’initiative ne vient pas d’eux. Concrètement, s’ils ne voulaient pas du Oui au référendum, ils viendraient voter pour le Non. Dans tous les cas, nous voulons la paix et une bonne gouvernance, deux conditions sine qua non pour amorcer le développement. Fini le chantage selon lequel, il n’y aura pas de vote parce qu’un tel est emprisonné», devait détailler le locataire de Beit-Salam. De la communauté internationale il en était également question lors du discours du secrétaire général de la Crc, Yahya Mohamed Illiasse. Ce dernier insiste sur le fait que la communauté internationale n’aurait pas de leçon à donner aux Comores en faisant allusion à son incapacité à règler la question de Mayotte, vieille de 40 ans.
«Nous sommes indépendants et nous ne devons pas laisser les autres penser à notre place. Nous sommes souverains, donc nous n’avons pas de leçon à recevoir. La communauté internationale devrait savoir que notre plus grand problème n’est rien d’autre que l’annexion de notre île Mayotte. La pauvreté et les coups d’Etat répétitifs ont la même origine, à savoir, la question de Mayotte. Dites donc aux opposants d’aller dire à la communauté internationale de trouver une solution à ce problème», a-t-il dit sous les acclamations de la foule.
Une seule fonction publique
Le conseiller du président de la République estime par ailleurs que les détracteurs du référendum ne s’attardent pas sur le texte. «Dans leurs sorties publiques, ils ne disent jamais que le texte est mauvais. Ils visent plutôt la personne initiatrice», accuse-t-il. Quant à Mohamed Issimaila, l’opposition s’attarde sur les institutions, «seule partie qui fait grincer des dents chez les opposants». Il en a tenu à rassurer les agents qui travaillent pour le compte des îles. «Contrairement aux fausses informations qui circulent, les agents insulaires seront reversés dans un seul fichier de la fonction publique. Il n’y aura aucun licenciement car seuls des postes précis à l’image des conseillers et des commissaires vont disparaitre», a affirmé le porte-parole du palais présidentiel. Toujours est-il que le mécanisme permettant de garder les postes des agents insulaires n’est pas encore connu.