Arrivé à Moroni, le dimanche 12 septembre, le commissaire aux affaires politique, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (Apps), Bankole Adoye, a rencontré des représentants de la société civile, hier au Golden Tulip. Cette rencontre entre dans le cadre des préparatifs du dialogue inter-comorien demandé par le chef de l’Etat.
Au cours des échanges axés sur plusieurs points, des représentants de la société civile ont clairement manifesté leur volonté à participer au dialogue mais sous certaines conditions notamment le respect des droits fondamentaux : la liberté d’expression, le droit de manifester librement, entre autres. En dehors de ces droits, la société civile a révélé aussi «le manque de confiance des citoyens à l’égard des dirigeants et la question de la vie chère, qui augmente davantage la précarité dans les foyers des Comoriens».
Le respect du droit de manifester
Au terme de ces échanges, le commissaire a déclaré être «satisfait de la qualité des discussions». Bankole Adoye a annoncé qu’il va rendre compte au chef de l’Etat des revendications formulées par la société civile. Celles-ci liées au «non-respect des droits fondamentaux, à la cherté de la vie et la préoccupation des jeunes dans tous les aspects». La question de la justice et la réelle séparation des pouvoirs a également retenu la préoccupation de la société civile. Au sujet des pourparlers, le commissaire a ainsi retenu la volonté de la société civile à avoir un dialogue franc et inclusif «Nous sommes là pour vous écouter et transmettre aux autorités», a-t-il ajouté.
A la sortie de cette rencontre, Salim Souleymane de la Confédération comorienne des travailleurs et travailleuses des Comores (Ctc) a déclaré à la presse que «sans une réelle volonté de changement de politique, l’inquiétude sur la sincérité de ce dialogue sera toujours vive». Au sujet de ce manque de confiance, Salim Souleymane avance l’idée de confier le dialogue à l’Union africaine et à diriger les débats. «Il est triste de constater cette perte de confiance des citoyens à l’égard des autorités. Les Comoriens ne croient plus à leurs dirigeants, or, il n’y aura pas de développement possible tant que la paix et la stabilité ne sont pas garanties».
Quant au mouvement Adrikini, l’inquiétude d’Amina Hassanaly, présidente, repose surtout sur la violation du droit de manifester et de réunion. «Depuis 2016, aucune organisation n’a été autorisée à s’exprimer, par conséquent, nous sommes sceptiques sur la sincérité de ce dialogue.
Nous avons assisté au détournement des assises nationales de 2018, nous craignons que la même chose ne se répète». A l’endroit de l’organisation panafricaine, Amina Hassanaly s’est étonnée de voir l’Union africaine assister à l’investiture de 2019 alors que leur rapport a révélé qu’il n’y a pas eu d’élection. «Nous voulons voir l’Union africaine de 2001, qui nous a sorti de la crise séparatiste».