Le chef de l’Etat, a clôturé hier les travaux du 5eme sommet de la Commission de l’Océan indien (Coi) avec une note d’espoir en matière de coopération régionale. Azali Assoumani s’est félicité des conclusions issues des réflexions nées des deux principaux thèmes largement débattus lors de cette grande messe politique régionale organisée pour la troisième fois dans la capitale malgache.Le sommet s’était focalisé sur le « Bilan de 40 ans de coopération et perspectives et sur la sécurité et la souveraineté alimentaires ». (Lire page 3). Mais aussi « L’inauguration d’une exposition photo de la COI, dans le cadre du programme Horizon 2030, cofinancé par l’Ue et l’Afd » et « le lancement du beau livre COI, une aventure insulaire », selon le comité technique de l’évènement.
Tirer les dividendes du sommet
Félicitant le gouvernement et le peuple malgaches « pour l’accueil et la généreuse hospitalité », Azali Assoumani dit espérer un suivi de l’ensemble des recommandations issues du sommet. «Nous avons eu de très bons résultats. Maintenant, effectivement, la suite, c’est le suivi des décisions qui ont été prises et des discussions qu’on a faites avec tout ce qu’on a dégagé dans le cadre de l’épanouissement de la region, la Coi», a-t-il d’abord indiqué.
Le chef de l’Etat dit espérer également tirer les dividendes du sommet pour consolider l’esprit d’idéal commun et d’appartenance au sein d’un même espace géographique. «Nous sommes conscients que les liens d’amitié et de coopération que nous avons renforcés lors de ce sommet contribueront à un avenir meilleur pour nos peuples. Merci Monsieur le président pour votre accueil et votre leadership », a-t-il souligné. « Au moment où mon pays, l’Union des Comores prend le flambeau de la présidence de notre organisation pour les douze mois, soyez rassurés, Monsieur le président, Messieurs les chefs d’Etat, je ne ménagerai aucun effort pour poursuivre notre coopération et de travailler pour le bénéfice de nos pays et de notre région ».
A l’ouverture du sommet, dans la matinée, le président de la République est longuement revenu sur les défis communs des Etats membres, rappelant, de prime abord, la problématique du climat qui «nous oblige à renforcer nos capacités d’adaptation, de prévision et de réduction des risques naturels, pour protéger nos écosystèmes et renforcer durablement la résilience de nos populations » avant de reconnaitre les « projets de restauration des milieux naturels, de gestion communautaire de l’environnement, d’éducation ou encore de renforcement de nos capacités d’intervention face aux risques naturels grâce au soutien de nos partenaires ».
40 ans de coopération
Azali Assoumani a reconnu les potentialités de la zone en matière d’agriculture et souhaite que les pays puissent tirer profit pour promouvoir une réelle souveraineté alimentaire dans la region. «Je plaide pour que nous convenions de la mise en place de zones de production agricoles et alimentaires dans nos îles en canalisant l’investissement public et privé et en visant l’augmentation substantielle de nos échanges commerciaux intra-COI », a-t-il suggéré devant ses hôtes et un parterre d’experts et de délégués d’organisations partenaires dont l’Union européenne (Ue), l’Agence française de développement (Afd) et la Banque mondiale (Bm).
Pour le président en exercice de la Coi, «ces zones de production agricoles et alimentaires régionales peuvent devenir des instruments productifs et compétitifs qui créent de l’emploi pour nos jeunes, améliorent la sécurité alimentaire et nutritionnelle et dynamisent les échanges commerciaux entre nos pays qui restent encore très en-dessous de nos ambitions et de la simple logique ». Dans la dynamique de la coopération régionale, Azali Assoumani a appelé à la mobilisation des Etats membres «contre les crimes, trafics et menaces en mer», estimant que «le mécanisme régional de sécurité maritime constitue une avancée majeure pour la sécurisation des routes maritimes » et demeure essentiel pour faire face à ces fléaux.
S’agissant du bilan des 40 ans de coopération, le chef de l’Etat appelle les pays membres à « imaginer une réelle coordination régionale qui nous manque encore face aux défis majeurs du climat, de la biodiversité, de l’énergie et de l’économie, à l’accroissement du commerce interrégional ». Il promet de soumettre lors du prochain conseil des ministres «un Non-Paper suffisamment nourri pour proposer aux États-membres des options innovantes et utiles » et a demandé, en matière de défense de la biodiversité marine « une position commune de la COI pour la Conférence des Nations-unies sur l’océan qui se tiendra en juin prochain à Nice ». Le président Azali Assoumani a nourri l’espoir d’une region solidaire et fidèle à ses principes.
«Ce Sommet d’Antananarivo sera un Sommet utile et fructueux. Il sera aussi l’occasion de réaffirmer l’amour de notre région, l’amour de nos patries, et notre foi dans la coopération régionale au service d’une région toujours plus prospère, toujours plus souveraine», a-t-il conclu. A noter que, dans le sillage du sommet, diverses rencontres bilatérales ont eu lieu à Antananarivo. Des accords couvrant de nombreux domaines, ont été signés entre Madagascar et la France. La Grande Ile a également eu droit à ses lingots d’or aux mains de l’île Maurice.