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Le chef de l’Etat devant la presse I «Soyons unis et solidaires, ce pays nous appartient tous»

Le chef de l’Etat devant la presse I «Soyons unis et solidaires, ce pays nous appartient tous»

Politique | -   Ali Abdou

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Pendant plus de deux heures de temps, le président de la République a fait un tour d’horizon de l’actualité nationale. Devant les journalistes, Azali Assoumani est revenu presque sur tous les sujets et préoccupations de l’heure.

 

Comme de tradition, le président de la République, Azali Assoumani, s’est entretenu avec les professionnels des médias hier, jeudi 17 octobre, au cours d’une conférence de presse, organisée, au palais présidentiel de Beit-Salam. Pendant plus de deux heures de temps, le chef de l’État a répondu aux questions des journalistes, touchant à cette occasion, presque tous les sujets et autres préoccupations de l’heure. Education nationale, santé, économie, justice, le chef de l’Etat a pris le soin de répondre méthodiquement les questions des journalistes, revenant, à plusieurs reprises, sur la conférence des bailleurs des fonds prévue à Paris du 2 au 3 décembre prochaines.
Avant de s’apprêter aux réponses, Azali Assoumani a annoncé officiellement la tenue de la conférence des bailleurs, du 2 au 3 décembre prochain dans la capitale française. Ainsi qu’à l’organisation des prochaines élections législatives et communales, au mois de janvier 2020. Le président a annoncé que selon les estimations du comité d’organisation, plus de 800 millions de francs devraient couvrir les charges financières de la table ronde.
«Une somme colossale mais légitime», selon le président qui a annoncé la disponibilité des partenaires bi et multilatéraux à apporter leurs contributions. «Mais ce qui est sûr, ce montant est déjà disponible», déclare-t-il. Par rapport aux attentes de ce grand rendez-vous, le chef de l’Etat a fait part des estimations de la partie comorienne. Selon lui, l’État espère lever jusqu’à 2,9 milliards d’euros, soit 1417 milliards de francs pour le financement des projets phares et structurants.
Répondant à une question sur la mauvaise gestion des sociétés d’États en général, la société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec) en particulier, le chef de l’État a reconnu que certains responsables de certaines sociétés d’États se comportent comme des gestionnaires des entreprises familiales et personnelles, et ne rendent pas comptes à l’État.

La gestion des sociétés
d’État pointée de doigt

Le président a fait le constat d’un «laisser-aller», qui ne date pas d’aujourd’hui. Il a annoncé que l’État a pris les choses en main pour mettre fin à ce boulevard ouvert au profit des directeurs généraux des entreprises publiques. «Soyons unis et solidaires, ce pays nous appartient tous» , a-t-il dit.
Azali Assoumani a indiqué qu’après un constat des conseils d’administration défaillants qui jouaient les jeux de certains directeurs généraux, «le gouvernement a mis en place des structures qui travailleront ponctuellement en vue de rendre des comptes chaque année aux ministères de tutelle de chaque société d’État, ainsi qu’au ministère des Finances pour contrecarrer les vannes ouvertes au sein des sociétés publiques».
Sur la question de la réorganisation de l’administration, Azali Assoumani a insisté sur la nécessité de professionnaliser les agents de l’administration avec des contrats d’objectifs et d’obligations de résultats. Pour lui, il est temps que un diagnostic soit engagé au sein de l’administration «pour connaître celui qui travaille, et la personne qui bénéficie d’un salaire sans travailler». Il a souligné qu’aujourd’hui la Fonction publique se trouve débordé avec 15.000 fonctionnaires, et une masse salariale de 2,4 milliards de francs. «Une situation qui peut nous créer des soucis dans le futur. Nous avons ainsi l’obligation de nous atteler, réfléchir et trouver des solutions», soutient-il. Parmi les solutions avancées, la mise en valeur de la formation professionnelle, pour offrir la possibilité à la jeunesse comorienne à se tourner vers le privé avec la création des petites ou moyennes entreprises (Pme) a été évoquée.

Un séminaire national sur la conférence des bailleurs

Par rapport au suivi de cette conférence et les mesures à prendre pour tirer les leçons des autres, Azali Assoumani dit partager cette crainte. Toutefois, il a rappelé que lors de la conférence de Maurice, qui s’est tenu au cours de la fin de son mandat de 2002 à 2006, son successeur n’a pas donné fait le suivi nécessaire tout comme ceux qui ont arrivé après la conférence de Doha de 2010. Mais selon lui, celle de Paris sera différente, puisqu’elle aura lieu au cours du début de son mandat, ce qui lui donnera le temps de veiller sur le suivi des engagements. Le chef de l’Etat a informé que le comité d’organisation a mis en place un plan de communication pour sensibiliser les Comoriens mais aussi un séminaire national de promotion de la conférence.


Revenant sur les prochaines échéances électorales et l’annonce de l’opposition par rapport à leur abstention, le chef de l’État a annoncé une rencontre avec les responsables des partis politiques, de l’opposition et de la mouvance, pour échanger avant la convocation du collège électoral. Par rapport à leurs doléances sur la commission électorale nationale indépendante (Ceni), le président a rappelé que les membres de la Ceni avaient été nommés au moment où il était au chômage.

Des nouvelles mesures
sur les produits importés

Ce sont, selon lui, des personnes nommées par les précédentes autorités. «Toutefois, s’il y a des choses à améliorer, on peut en discuter et on verra les moyens de les mettre en œuvre au respect de la loi», précise-t-il.
Le chef de l’État est allé jusqu’à proposer, si besoin est, de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi qui renforcera la transparence et l’équité dans la procédure de nomination des membres de la commission électorale nationale indépendante.
Le président de l’Union est revenu sur la situation à laquelle la population est confrontée dans le domaine de la santé, notamment avec les maladies cardiovasculaires. Azali Assoumani a souligné que certes le Centre hospitalier national d’El-Maarouf manque de scanner, mais l’hôpital de Bambao Tsanga en dispose un. «Il se pose un problème de personnel», a-t-il insisté. Sur ce point, il a annoncé que le gouvernement a déjà mis en place un programme de formation des agents spécialisés pour le maniement de ce scanner. Il a également informé qu’en attendant la construction du Chu El-Maarouf, la croissant-rouge émirati va équiper le centre hospitalier de Fomboni avec du matériel sophistiqué, tel un scanner et une radio pour améliorer les prestations.
Autre point abordé, l’importation de certains produits de consommation, sans aucun contrôle des services phytosanitaires. Sur ce point, Azali Assoumani a annoncé que des mesures seront prises pour renforcer le dispositif de contrôle des produits importâtes, plus particulièrement les produits de consommation de base. Il est notamment question d’assurer pleinement le respect et des accords commerciaux conclus entre les Comores et les pays importateurs.

La réhabilitation des structures d’enseignement

Dans le secteur de l’éducation nationale, le chef de l’État s’est plaint du niveau lamentable élèves et étudiants mais aussi de l’état de délabrement des infrastructures scolaires. Parmi ces plaintes, le chef de l’Etat a évoqué l’état dans lequel est plongé l’Université 15 ans après sa création. «Certes les grèves à répétition des enseignants y sont pour quelque chose mais nous, les autorités, avons la lourde responsabilité», a déclaré le président de la République. Il a fait savoir que la réhabilitation des écoles reste un passage obligé. «L’État y travaille avec les partenaires pour offrir aux enfants et aux petits enfants des meilleures conditions d’études», a-t-il rassuré.
Au niveau de la justice, notamment sur «les mauvaises notes» accréditées à l’Union des Comores par les institutions et autres organisations internationales, le président a rappelé que les Comores commencent à retrouver une belle image. Il a cité le dernier reclassement des Comores dans le rang des pays à revenus intermédiaires.
Azali Assoumani a reconnu que cela reste insuffisant pour assurer la garantie des investisseurs, mais le gouvernement a engagé une série de mesures pour assainir et améliorer l’environnement juridique des affaires, une des conditions indispensables à l’accompagnement des investisseurs nationaux et étrangère ainsi que l’attractivité des capitaux


Ali Abdou

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