Un grand rassemblement s’est tenu dans la ville de Domoni le jeudi 9 août, en présence du président de la République, de nombreux de ses collaborateurs ainsi que des représentants des partis de la mouvance présidentielle. Il s’agissait de remercier la population anjouanaise qui, selon le chef de l’Etat, «a fait mieux que toutes les autres îles», même si, ajoutera-t-il, il l’»attend» encore «dans les prochaines échéances».
Azali Assoumani s’est, en effet, dit «ému» par la forte affluence des gens dans ce rassemblement. Il a exhorté «nos frères qui ont prédit le chaos de ce pays d’aller au fond de leur conscience et chercher leur part de patriotisme pour venir construire notre pays». Le patriotisme, pour le chef de l’Etat, c’est aussi œuvrer pour la consolidation de l’indépendance et la souveraineté nationales, et de ce point de vue, l’opposition n’aide pas beaucoup car elle voudrait, selon lui, que «l’ingérence étrangère soit imposée à notre pays».
Selon le président, cette ingérence vient surtout de l’ex-puissance coloniale. «Tous les problèmes que nous avons eus dans ce référendum, leur seule cause reste notre opposition aux expulsions de Comoriens de leur propre pays, l’île de Mayotte. Et nous ne céderons pas. Je veux que ce pays se développe sans l’ancienne puissance coloniale et nous n’irons plus à Mayotte pour des raisons de santé, économiques ou autres…», a-t-il promis. Le président a aussi réitéré sa conviction de voir le gouvernement et tous les comoriens marcher côte à côte en vue de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030, en misant notamment sur l’éducation, la pêche et le renforcement de la paix, la stabilité et la cohésion sociale, entre autres.
Avant le chef de l’Etat, de nombreux autres intervenants se sont relayés à la tribune. Le maire de Domoni, Nassuf Ahmed Abdallah, a dit «attirer l’attention du gouverneur Salami» par rapport à «son insolence et son mépris des valeurs républicaines», avant de remercier le président pour tout ce qu’il a fait pour sa ville, et réclamer ensuite la construction de l’aéroport de Bambao-Mtsanga. Le conseiller du chef de l’Etat, Dr Sounhadj Attoumane, remerciera ensuite «le président et son ministre des Affaires étrangères de ne s’être pas agenouillés devant le colonisateur», puis appellera les comoriens à les «aider à laisser en 2029 un pays enviable et prospère». Une oratrice, au nom d’Echati Moussa, appellera à son tour à accepter dans les rangs de la mouvance les opposants qui ont tiré la leçon de leur échec. «Certains des opposants veulent maintenant nous rejoindre ; ne soyons pas durs. Restons juste vigilants et éviter les kamikazes», dira-t-elle.