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Fin des travaux de la 6eme Commission mixte France-Comores : Le Comité Maore dénonce la culture du secret et la présence de Mahorais

Fin des travaux de la 6eme Commission mixte France-Comores : Le Comité Maore dénonce la culture du secret et la présence de Mahorais

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Le Comité Maore salue l’habileté de la France qui aurait toujours réussi à tuer dans l’œuf les moindres revendications comoriennes sur la question de Mayotte. Pour y parvenir, à en croire les conférenciers, “la France sort les financements et les projets…”. Outre la présence d’élus de Mayotte, qualifiés d’ “extrémistes”, le comité pointe du doigt le fait que les Comoriens s’informent sur les travaux de la Commission mixte France-Comores mais à travers les communiqués de la partie française. “Le ministre des Affaires étrangères nous maintient dans l’ignorance la plus totale quant à ses positions” a affirmé Dr Mbaé Toyb.

 

Quelques jours après la fin des travaux de la 6ème Commission mixte France-Comores, après les polémiques nées de la présence d’élus Mahorais, le Comité Maore a tenu une conférence de presse hier matin au restaurant Lulu sis à La Coulée.

 


Lire aussi : Fin des travaux de la VIème Commission mixte : “La présence de la Réunion et de Mayotte est une bonne approche”


 

Il était question de revenir sur les différentes déclarations post travaux et la présence d’élus Mahorais pour la première fois dans une commission devant discuter de cette question. Pour Dr Mbae Toyb, le ministère des Affaires étrangères comorien s’emploie à consigner dans le secret, toutes les informations qui concernent aussi bien la Commission mixte que la feuille de route.

 

La pratique du secret par la partie comorienne est déplorable dans la mesure où, nous nous trouvons dans l’obligation de nous informer à partir des communiqués de la partie française. Le ministre des Affaires étrangères nous maintient dans l’ignorance la plus totale quant à ses positions. Pourtant, son homologue français s’applique à communiquer a-t-il fustigé avant de s’attarder sur la présence d’élus de Mayotte.

 

Pour le conférencier, la présence de certaines personnes à l’image de Mansour Kamardine ne peut être digérée. “Nous déplorons la présence de ces extrémistes qui organisent les expulsions et les ‘décasages’ à commencer par Mansour Kamardine.

 Nous avons un problème avec le gouvernement français qui a annexé une partie de notre territoire par conséquent, discutons uniquement avec ce dernier et non avec des extrémistes comme Mansour Kamardine qui disait que nous n’avons rien à nous dire entre Comoriens” a-t-il continué à assener. Les conférenciers ont tenu à souligner “la capacité qu’a la France à calmer le gouvernement comorien”.


Un silence assourdissant

“La France manie habilement les outils diplomatiques pour en finir avec les éventuelles velléités de la partie comorienne sur la question de Mayotte. Elle sort ses atouts maitres que sont les financements et les projets pour mater les moindres revendications” ont-ils souligné.

 Eux qui estiment que les travaux de la 6eme Commission mixte ont porté sur tout sauf sur l’essentiel à savoir le visa Balladur, la libre circulation, les morts en Kwassa, la présence de la France à Mayotte entre autres sujets. Pour le président du Comité Maore, la gestion de la question de Mayotte par le ministère des Affaires étrangères est déplorable.

 

Pour la première fois, nous avons accepté la présence de Mahorais dans les différentes discussions avec la France. Nous ne savons toujours pas comment ils ont fait pour y être et en qualité de qui ou avec quel titre. La partie comorienne tranche et prend les décisions sans en informer la population d’autant que cette question touche l’ensemble des Comoriens a fait constater, Faouzi Ahamada Assoumani.

 

Ce sentiment est partagé par l’ancien président du Comité Maore, Abdou El-Aniou qui estime que la tournure des événements tend à diviser au lieu d’unir les politiques en particulier.

“La question mahoraise devrait toujours provoquer l’unité pour mener le combat. Hélas, actuellement, nous assistons à des prises de positions qui alimentent les divergences. Que ce soit le pouvoir ou l’opposition, il nous faut de la solidarité et de l’unité car, ce n’est pas le moment de flancher. Nous appelons aux partis politiques du pouvoir comme de l’opposition à mettre en veilleuse leurs ambitions politiciennes lorsqu’il s’agit de la question de Mayotte” a-t-il vivement conseillé avant de reconnaitre que les secrets autour des discussions alimentent les rumeurs et font apparaitre des informations non vérifiées.


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