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Le premier journal des Comores

Le discours du chef de l’Etat largement commenté par la presse internationale

Le discours du chef de l’Etat largement commenté par la presse internationale

Politique | -   A.S. Kemba

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Des medias africains et de l’Océan indien, en particulier, ont maintenu un écho retentissant du discours du président de la République, mettant en lumière l’opposition faite par Azali Assoumani à l’idée d’intégration de Mayotte au sein de la Coi, portée par son homologue français, Emmanuel Macron.

 

«À Madagascar, les présidents Azali et Macron s’opposent sur l’entrée de Mayotte dans la COI », a écrit le media réunionnais Zinfos 974 qui a légitimé les déclarations d’Azali Assoumani, en rappelant les conditions d’adhésion de la France au sein de l’instance régionale en 1986. « Les statuts de la commission de l’océan Indien, qui datent de sa création en 1984, ne reconnaissent que les pays de la zone. En 1986, la France a pu rejoindre la COI, son acte d’adhésion étant accepté à la condition qu’elle soit représentée par La Réunion», a souligné le media.


« Emmanuel Macron provoque les Comores, Azali Assoumani lui répond », souligne, de son côté, Jeune Afrique qui, dans son texte, fera la part belle au président français. Le medias panafricain reprend presque tous les arguments du dirigeant de l’Hexagone au sujet de sa demande d’intégration de l’île occupée dans l’institution. « La France est le premier bailleur de la COI », a souligné le media en reprenant les propos d’Emmanuel Macron selon lesquels la France ne peut pas « laisser un territoire, et ceux qui y vivent, à l’écart d’un certain nombre de nos programmes».


Le texte de Jeune Afrique a tout de même relayé certains propos du président de la République sur la même séquence, puis ceux du ministre des Affaires étrangères, affirmant «qu’il ne saurait être question d’intégration de Mayotte à la COI, Mayotte est comorienne». Comme Jeune Afrique, le journal Le Mauricien a également pris en compte largement les arguments de Macron en mettant en avant «le pragmatisme» défendu par le président français dans son passage dans la zone pour « bâtir une coopération régionale » fondée sur l’inclusion de toutes les îles de l’Océan indien.


Sur son site, Outre-Mer la 1ere reprend aussi le vœu d’Emmanuel Macron, tout en mettant en évidence la prompte réaction du chef de l’Etat comorien. « Emmanuel Macron plaide pour l’intégration de Mayotte, les Comores dénoncent «une provocation», avait écrit le media. L’agence de presse turque, «Anadolu Ajansi», a mis en Une la phrase prononcée sans ambages par le président de la République à l’endroit du locataire de l’Elysée : «Azali Assoumani à Macron : «Mayotte est comorienne», titre le media turc qui a équilibré son texte en reprenant, presque à parts égales, les déclarations des deux présidents.


Mais c’est surtout le media malgache, le Journal de l’île rouge (JIR), qui, dans son «Un moment de vérité» sur le 5eme sommet, écrit «Quand le président comorien dit tout haut ce que Rajoelina n’ose même pas penser». Le media de la Grande Ile a mis en lumière «une clarté politique rare » pour un dirigeant africain sur un sujet capital. « Ce n’est pas tous les jours qu’un chef d’Etat africain, en pleine tribune internationale, prend la parole pour remonter les bretelles à Emmanuel Macron-avec ironie, dignité et une clarté politique rare. Et pourtant, c’est exactement ce qu’a fait Azali, président de l’Union des Comores lors de son discours au sommet de la Commission de l’Océan indien tenu à Antananarivo », a écrit le media.


«Sans détour, le président comorien a réaffirmé la position de son pays : Mayotte est comorienne, point barre. Il n’a pas mâché ses mots. Face aux caméras, aux dirigeants présents, et à la France, représentée de manière directe ou indirecte, il a rappelé que le droit international est clair, que les résolutions de l’Onu soutiennent les Comores et que la France, malgré son statut de membre du Conseil de sécurité ne peut pas écraser cette vérité sous un vernis juridique fabriqué à coups de référendums controversés et de manipulations diplomatiques », ajoute le media qui, toujours sur les propos du chef de l’Etat, est revenu sur « l’évocation ironique de son ‘’professeur’’ Louis de Funès, qualifiant de «clin d’œil mordant» et que cela, selon toujours le media, était «une manière subtile mais percutante, de démontrer que le calme et l’humour peuvent être des armes redoutables face à l’arrogance postcoloniale».

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