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Le Front commun : Un «climat apaisé» avant tout dialogue

Le Front commun : Un «climat apaisé» avant tout dialogue

Politique | -

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Les opposants au régime estiment, encore une fois, que «les malentendus profonds» engendrés notamment par les derniers évènements politiques, les élections de mars 2019 notamment, doivent être résolus au préalable avant d’engager le pays dans un processus de dialogue.

 

Le Front commun des forces vives sort de son silence après trois semaines de réflexion et de concertations avec les tendances affiliées. Dans un communiqué publié le 4 décembre dernier, la principale structure qui chapeaute les actions phares de l’opposition a modulé, certes, son discours mais les revendications restent les mêmes.


Le principal mouvement opposé au régime «se dit partisan au dialogue national de sortie de crise» mais il ne compte pas lâcher du lest tant que certaines conditions ne seront pas réunies. Ce n’est pas une revendication nouvelle mais le Front commun souhaite clamer haut et fort que «le chemin est bien loin» pour convaincre l’opposition de participer à une table ronde autour des sujets dont «nous ignorons encore les tenants et les aboutissants», d’après son porte-parole Ibrahim Abdourazak. «Les désaccords sont nombreux, il faut des gages forts», a-t-il indiqué.


Les opposants au régime estiment, encore une fois, que «les malentendus profonds» engendrés par les derniers évènements politiques, les élections de mars 2019 notamment, «doivent être résolus avec bonne foi» au préalable avant d’engager le pays dans un processus de dialogue.
Fidèle à sa position, le Front commun demande «la libération des détenus et prisonniers politiques, le retour au pays des exilés politiques et l’instauration d’un climat apaisé par le rétablissement des droits et des libertés publics», à en croire le communiqué publié le 4 décembre dernier à l’issue d’une rencontre politique organisée à Mkazi dans la région de Bambao à Ngazidja.

«Tirer les leçons du passé»

Le communiqué exige «le retour à l’ordre constitutionnel sur la base de l’Accord historique de Fomboni fondé sur les principes de la présidence tournante et l’autonomie des îles» mais aussi «l’ouverture de la voie permettant aux Comoriens de recouvrer leur souveraineté populaire aujourd’hui confisquée», estimant que cela permettra aux citoyens de «choisir librement et dans la transparence et dans la sincérité les dirigeants qu’ils souhaitent mettre à la tête de leur pays».


Dans ses réflexions, le Front commun a mis en avant des grands moments ayant marqué l’histoire politique. Ses responsables, dans leur communiqué, disent avoir tiré «les leçons de la table ronde de 1989, celles de la conférence nationale de 1992, celles de la conférence d’Antananarivo de 1995 et celles d’Addis-Abeba sur la crise séparatiste» et qu’ils s’opposeront à «la marche permanent de la loi fondamentale et les intérêts majeurs du pays».


Se disant ouvert à toute initiative qui permettra au pays de rompre avec le cycle des crises politiques, le Front commun affirme qu’«un tel dialogue doit naturellement être inclusif, sincère et souverain», d’après toujours ce communiqué qui souligne que «la communauté internationale, en particulier l’Union africaine, et nos partenaires au développement doivent être les sûrs garants».


Cette déclaration officielle du Front commun des forces vives intervient après «L’appel de Djwaezi» du 14 novembre dernier et dont les partisans ont exigé la satisfaction de certains préalables avant la participation des différentes tendances de l’opposition au dialogue inter-comorien.

A.S. Kemba

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