Dans un point de presse, organisé hier matin à l’hôtel Retaj, le gouverneur de l’île autonome de Mwali a rendu public son soutien au président de la République pour l’organisation des assises nationales sur le bilan des 42 ans d’indépendance et appelle les autres gouverneurs à le rejoindre. Mohamed Said Fazul a répété à qui voulait l’entendre qu’il s’associait à la politique du président Azali Assoumani et réclame l’adhésion des Comoriens pour lui donner le maximum de confiance.
Pour trouver des solutions aux maux qui gangrènent le pays, nous devons commencer par croire aux engagements pris par le président de la République. On a fait un constat qui prouve que les Comoriens sont anti développement et c’est une question de mentalité et d’éducation. Cette fois, nous devons placer une grande confiance en Azali Assoumani pour obtenir le développement du pays,
a-t-il dit avant d’aborder le sujet des assises. Pour le chef de l’exécutif de Mwali, qui reprendra à son compte les arguments du chef de l’Etat, les assises nationales tombent dans un moment propice dans la mesure où, aucune contrainte ni intérieure ni extérieure ne vient précipiter l’organisation de cet événement. Pour lui, la constitution de 2001 a été faite dans l’urgence vu le climat délétère qui régnait dans les îles.
«Azali a pris le pouvoir et a donné naissance aux Accords de Fomboni. Qui de mieux que lui pour venir colmater les imperfections de la constitution de 2001. Étant le père du système de la présidentielle tournante, le président m’a clairement expliqué qu’il ne tient pas à détruire son œuvre, mais plutôt à l’améliorer», a poursuivi un Fazul qui a tenu par cette information à tordre le cou à ceux qui parlent à longueur de journée de la supposée suppression de la présidentielle tournante.
D’ailleurs, il n’hésitera pas à affirmer que pour lui, la tournante doit être maintenue, mais que l’autonomie des îles prime à ses yeux. «Je suis gouverneur de Mwali, mais avec la constitution actuelle, je n’ai même pas le pouvoir de virer un chef de village. Je réclame avant tout l’autonomie des îles que la révision constitutionnelle de 2009 a enlevée. Je le dis clairement, je soutiens le maintien de la tournante, mais pour moi, la priorité est ailleurs», a-t-il fait savoir.
Plus d’autonomie pour les îles
Le premier édile de Mwali souhaite que la tournante soit réformée parce qu’elle a pris «une connotation insulaire avec le pouvoir qui s’identifie à une île en particulier». Mohamed Saïd Fazul entend défendre cinq points dont le maintien de la tournante et l’autonomie des îles lors de la tenue des assises. Il met en garde contre la tentation de détourner ces assises de leur contexte en se focalisant uniquement sur la tournante. Pour le conférencier,
les gens n’arrêtent pas de parler de tournante en particulier à Mwali avec le Mouvement du 17 février qui se réclame ‘anti assises’. La tournante fera partie des points qui seront longuement discutés et s’il y a lieu de la réformer, le président a promis de mettre en œuvre toutes les recommandations qui découleront de ces assises.
Questionné sur ses relations avec le chef de l’État, le gouverneur répondra qu’Azali et Fazul ne font qu’un. La preuve «je suis là à réclamer de la confiance et de l’accompagnement pour lui au profit de l’émergence du pays», devait-il argumenter. Sauf qu’accompagner le président signifie avoir des institutions fortes. Sur ce point, Fazul dira qu’«il s’agit d’un secret d’État et qu’il y aura une évolution bientôt» pour justifier son retard quant à la nomination de son conseiller à la Cour constitutionnelle.