Quelques jours après les événements tragiques de Ndzuani, le premier magistrat de Ngazidja a invité la presse à une conférence hier, en fin d’après-midi, à Ngazi Ngome. Il était question de l’actualité nationale de ces derniers jours, en condamnant plus précisément la prise des armes à Mutsamudu et en dénonçant l’arrestation du gouverneur de Ndzuani, Salami Abdou Salami. «Je condamne les événements survenus à Ndzuani parce que prendre les armes pour régler les problèmes est une pratique qui ne s’identifie pas à notre pays. Ces événements ont des causes et des responsables. On en vient à se demander pourquoi cette situation ne s’est pas présentée avant. Tout simplement parce que nous avions un consensus qui nous aura permis de bénéficier de 15 années de paix et de stabilité. Mais dès lors que l’on en vient à rompre le serment fait par les élus de respecter les lois, ne pas respecter les institutions, l’on ne peut pas être surpris des conséquences», a expliqué, d’emblée, le gouverneur Hassani Hamadi pour qui il ne peut y avoir de stabilité sans le respect des institutions et qu’une enquête internationale devrait être diligentée.

Eviter les accusations «hâtives»

Revenant sur l’arrestation du gouverneur de Ndzuani, le conférencier estime qu’il y a une procédure à respecter. «Nous assistons aux mêmes manœuvres que lors des Assises. Elles consistent à mater toute voix discordante mais aller jusqu’à arrêter un gouverneur, il faut un minimum de respect pour les procédures établies. Sans accusations du juge, la présomption d’innocence est de mise. Il faudrait ensuite que l’on daigne laisser la Justice travailler parce que seuls une prise en flagrant délit ou un crime permettent d’arrêter un gouverneur. Cette arrestation montre que Ndzuani est en difficultés, des difficultés qui peuvent affecter les autres îles. Pour la paix dans ce pays, libérez Salami et laissez la Justice faire son travail», assène le gouverneur.

Ce dernier dénonce des troubles qui surgiraient «à chaque fois que la tournante échoit à Ngazidja». En ce qui concerne le climat politique dans son ensemble, Hassani Hamadi s’épanche sur le dialogue inter-comorien qu’il appelle de ses vœux. Il rejoint, toutefois, la position de l’Union de l’opposition qui pose comme préalable, la présence de la communauté internationale, en particulier l’Union africaine. «Pourquoi devrait-on dialoguer quand on sait que les conclusions ne seront pas prises en compte. Aucun pays ne peut se targuer de disposer d’une indépendance totale alors qu’il adhère aux organisations internationales. La communauté internationale a réussi sa mission en 2001 en nous permettant d’évoluer pendant 15 ans avec un climat de quiétude. Elle doit donc prendre part activement aux négociations tout comme la société civile dont la participation a été refusée par la mouvance présidentielle, entrainant le retrait de l’opposition».
Soutenu par six partis dont le Mouroua, le Cran, l’Undc, entre autres, le chef de l’exécutif de Ngazidja pense que seule «l’implication de la communauté internationale peut garantir la paix et la stabilité durablement». Invité à réagir sur une éventuelle candidature pour les élections présidentielles et gubernatoriales anticipées, Hassani Hamadi informera que «je mène un combat pour que la tournante aille à Ndzuani en 2021. Si je suis amené à jouer un rôle majeur, ça sera dans cette optique».