Dar-nadjah, qui s’y est opposé dès le début, parle ainsi de “la récupération des assises pour des desseins politiques par le pouvoir central, l’inféodation du Cpan [Comité de pilotage des assises nationales] et l’instrumentalisation des experts qui ont servi de caution, certains malgré eux”. Les autorités de l’île de Ndzuani estiment que leurs “craintes” viennent d’être confirmées par les conclusions issues de ce rendez-vous, à savoir
la suppression sournoise du principe de la présidence tournante entre les îles et l’anéantissement de l’autonomie des îles pour mettre en place un régime présidentiel quasi monarchique”. Et par conséquent, “ces conclusions unilatérales n’engagent que leurs promoteurs, conclut leur communiqué.
Jeudi après-midi, à son retour à Ndzuani en provenance de Moroni, le gouverneur Abdou Salami s’était déjà exprimé devant ses partisans, au gouvernorat, à ce même sujet. Il avait dit “continuer le combat”, affirmant avoir “beaucoup de choses à dire” dans les jours à venir. Il a insisté sur le fait que “ce combat” doit se poursuivre dans la “sauvegarde de l’unité nationale”, tout en appelant ses soutiens à “ne pas céder aux intimidations” car “ce pays nous appartient à tous”.
Parlant d’intimidations, Salami avait notamment voulu parler des événements survenus le même jour dans son île. Alors que nombreux de ses partisans avaient fait le déplacement à l’aéroport pour l’accueillir “en héros” (pour avoir, dit-on, réussi à persuader ses homologues de Ngazidja et de Mwali de signer une déclaration conjointe émettant des réserves sur les conclusions des assises), ils ont été confrontés aux forces de l’ordre au portail.
Ces dernières leur avaient barré l’accès et confisqué leur matériel de sonorisation. Notons que des barrages ont été également dressés par la gendarmerie dans certains endroits, notamment à Mpouzini, où les voitures étaient arrêtées et les conducteurs interrogés par rapport à leur destination.