Son principal message a été un appel au rassemblement des comoriens, toutes tendances politiques et sociales confondues, en vue de barrer la route aux ambitions présumées du régime en place, qui voudrait selon lui tripatouiller la constitution dans “le seul dessein de se maintenir au pouvoir”, de faire revenir le pays au “centralisme d’antan”, tout cela dans un climat de “dictature”. Bref, “aller à contre-courant du consensus national né des accords de Fomboni”.
“Certains frères ont voulu célébrer les Accords de Fomboni le 17 février dernier, le régime les en a empêchés. C’est très important de le souligner, car au fond cela signifie que cette date et ce qu’elle représente ne sont plus de mise aujourd’hui”, a-t-il dit. Il peindra ensuite au vitriol les principales recommandations issues des assises, visant les institutions étatiques et la gouvernance politique.
Pour lui, supprimer l’élection primaire de la présidence tournante revient à étioler l’unité et la cohésion nationales, et les premières victimes seraient les mohéliens, moins nombreux pour faire peser leur choix contre celui en faveur du président grand-comorien sortant, si ce dernier décidait de briguer un deuxième mandat. Et à propos justement de second mandat, dix ans seraient, selon Salami, trop longs. Or le gouverneur pense que, pour pérenniser son œuvre, un président n’a pas forcément besoin de revenir aux affaires en personne, du moment qu’un autre membre de son parti peut tout à fait assurer le relais.
Faire barrage
Autre idée des assises rejetée par Salami, le dépouillement des institutions et des compétences des îles autonomes. “Des gouverneurs élus mais sans commissaires, une fonction publique centralisée à Moroni et donc des îles qui ne peuvent plus recruter… l’on cherche donc à mettre des centaines de gens au chômage…
Et toutes ces réformes vont donc se faire sans la Cour constitutionnelle pour justement permettre au régime de faire ce que bon lui semble”, a-t-il asséné
avant d’affirmer que le gouvernement compte organiser les élections l’année prochaine.
Le chef de l’exécutif de Ndzuani essaie depuis plusieurs mois déjà de rassembler les forces politiques et civiles, en vue de faire barrage à la réforme constitutionnelle hier pressentie, et aujourd’hui annoncée. Et il n’hésite pas à tendre la main, même à ses plus farouches détracteurs.
“Il y en a qui ont eu l’occasion de prendre part aux assises. Ils n’ont pas pu défendre nos îles car en réalité les choses ont déjà été préétablies ils se sont trouvés devant le fait accompli. Nous ne devons pas les juger ; ouvronsleur plutôt nos portes”, a-t-il soutenu. Et d’ajouter que “ceci n’est ni le combat d’une personne, ni d’une île ou d’un parti politique, mais celui de toute la Nation”, estimant que “la loi que l’on veut nous imposer aujourd’hui est celle-là-même qui nous avait conduit à la division”.