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Le ministre de la Jeunesse au sujet des Jeux de la Cjsoi : “Si nos frères mahorais ne veulent pas se soumettre aux règles, alors qu’ils se retirent !”

Le ministre de la Jeunesse au sujet des Jeux de la Cjsoi : “Si nos frères mahorais ne veulent pas se soumettre aux règles, alors qu’ils se retirent !”

Politique | -   Sardou Moussa

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Dans une conférence mensuelle désormais devenue habituelle, Salime Mahamoud est notamment revenu sur les déclarations de la ministre des Sports française qui a promis d’obtenir la participation de Mayotte aux Cjsoi en tant qu’entité française. Pour Salime Mahamoud, il ne s’agit là que de “flagorneries”. Le ministre a aussi évoqué la vente des passeports issue du programme de la citoyenneté économique. Un passeport coûterait à l’en croire, 23 millions l’unité.

 

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Salime Mahamoud, a honoré son désormais “rendez-vous mensuel” avec la presse de  Ndzuani, hier mardi 31 octobre. Sa deuxième conférence de presse, ouverte à tous les sujets, a eu lieu au siège de la Coordination de l’Union à Mutsamudu. D’emblée, il a été interrogé au sujet de la participation des athlètes mahorais aux prochains jeux des jeunes de l’Océan indien, en Djibouti, au mois d’avril prochain.

Il faut en effet rappeler qu’il y a quelques jours, la ministre française de la Jeunesse et des Sports, Laura Flessel, s’est engagée devant des élus de Mayotte à “obtenir la pleine participation des mahorais en tant qu’entité française à part entière” à ces jeux, et à “envisager, dans le cas contraire, de remettre en cause” la participation française.


Les Comores sont formées de quatre îles. A la réunion du 25 septembre dernier à Port-Louis, nous nous sommes convenus de demeurer dans le respect de la charte des jeux à Djibouti. Autrement dit, l’athlète mahorais défilera avec le drapeau des jeux, et lorsqu’il recevra sa médaille, ce sera toujours sous ce drapeau et ce sera l’hymne des jeux qui retentira, fera savoir le ministre.

 

Il précisera au passage que le directeur du sport de Mayotte était dans cette rencontre et qu’il s’est plié à cette décision. Il a de même classé la déclaration de la ministre française au rayon des “flagorneries”. “Mayotte n’a qu’un statut d’observateur [à la Commission de la jeunesse et des sports de l’Océan indien- Cjsoi, Ndlr]. Elle ne peut pas organiser ces jeux. Ce sont des troubles pour saper notre organisation des jeux en 2023, alors que nous nous préparons assidument à cela.

Et que l’on sache que l’on ne partagera pas non plus leur organisation avec Mayotte. Si nos frères mahorais ne veulent pas se soumettre aux règles, alors qu’ils se retirent !”, a-t-il déclaré. Toujours sur le plan sportif, interrogé au sujet des deux fédérations de handball qui existent en ce moment dans le pays, et qui paralysent la discipline à quelques mois des jeux de la Cjsoi, Salime Mahamoud a rappelé avoir suspendu plusieurs institutions sportives, pas seulement la fédération de handball, à cause de ces “luttes intestines dont on ne voit pas d’enjeux utiles”.

 
23 millions le passeport

Le ministre Salime Mahamoud, comme à son habitude, ne s’est pas cantonné à son département. Il a admis que le gouvernement du président Azali continue de se servir de la loi sur la Citoyenneté économique pour vendre des passeports à des pays du Golf, malgré son aversion pour ce programme. Un journaliste a alors voulu savoir pourquoi, au lieu de “continuer de profiter des retombées financières de ce programme qu’il dénonce”, le président Azali Assoumani “n’abrogeait pas” tout simplement cette loi comme il a “abrogé celle instituant la Commission anti-corruption”.

Et sa réponse fut que “la loi sur la citoyenneté nous lie avec des pays, donc le président de la République ne peut pas l’abroger unilatéralement”. “Nous avons toutefois suspendu le renouvellement des passeports pour ainsi limiter les dégâts”, a-t-il poursuivi, admettant que le gouvernement d’Azali a aussi vendu ces passeports.

Et s’il n’a pas été en mesure d’en déterminer le nombre exact, il a en revanche révélé le prix de l’unité : 70 000 dollars, soit 23 millions de francs comoriens. A ce sujet toujours, il s’est personnellement opposé à la demande de l’ancien président Sambi d’être auditionné publiquement par la commission d’enquête parlementaire. “Ce temps viendra, et ce sera devant la justice”, dit-il.

Au sujet des assises, le ministre a dit “mettre en garde ceux qui voudraient en faire un terrain de règlements de compte”, sans plus de précisions.
Et au sujet de la présidence tournante entre les îles, il a d’ores et déjà affirmé que celle-ci ne peut de toutes les façons continuer à exister telle qu’elle est. “Si elle doit rester, nous devrons la baliser, pour que les futurs régimes ne s’en servent plus pour porter atteinte au pays”, a-t-il dit. Il a à ce propos jugé la position de l’ancien gouverneur de Ngazidja, Mohamed Abdoulwahab, “incohérente”. Ce dernier se serait selon lui déclaré favorable à la suppression de la tournante “mais pas tout de suite”. Or selon le ministre, la loi actuelle “ne rassure pas les partenaires”.

 

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