Suite aux multiples inquiétudes sur les conditions d’organisation des assises, le Mouvement du 11 août a convié la presse, le samedi 12 août au foyer des femmes de Moroni, pour rassurer les Comoriens de l’organisation d’assises indépendantes, transparentes, impartiales et neutres.
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Selon Idriss Mohamed, les assises prévues d’ici la fin de l’année n’excluront personnes, car toutes les forces vives du pays seront conviées aux débats, pour identifier ensemble, les obstacles qui empêchent le développement du pays et essayer d’apporter un remède.
Les gouvernements de l’Union et des îles, les partis politiques et toutes les organisations de la société civile seront conviés sans l’exclusion de qui que se soit. Ce pays nous appartient tous et chacun aura le droit de participer aux débats pour apporter sa contribution à l’édification d’un Etat fort,
a-t-il promis. Par rapport à la date de l’organisation des assises, le Mouvement du 11 août souhaite ne pas aller trop vite au risque d’oublier quelque chose. Pour l’ancien ambassadeur Oussein Saïd Mohamed, c’est un moment important pour l’histoire des Comores.
Et il faut que le gouvernement et le Mouvement se donnent le temps de bien préparer ce grand rendez-vous de la nation. C’est de cette vision que le Mouvement de l’ancien ministre Ali Bazi Selim propose que ces assises aient lieu le mois de décembre prochain, «pour se donner le temps de bien préparer les sujets qui devront figurer aux débats. Mais comme on l’a déjà souligné cette tâche revient au comité national de pilotage de fixer la date exacte», a indiqué l’ancien ambassadeur.
Mise en place d’un comité de pilotage
Quant à la question d’une note d’orientation du gouvernement sur la tenue de ces assises nationales, Mohamed Idriss a répondu qu’on est en phase préliminaire, qu’aucun «document officiel pour l’organisation des assises n’est encore sorti».
Dans son intervention, Idriss Mohamed a ajouté que le Mouvement du 11 août et le gouvernement réfléchissent ensemble pour réunir toutes les différentes couches de la société, pour la mise en place du comité national de pilotage des assises, qui endossera la paternité.
«Ce comité de pilotage aura la lourde tâche de conduire les assises en commençant par l’élaboration du document officiel et le budget». Au sujet des propositions, le Mouvement sollicite que
ce comité soit présidé par une personne consensuelle de la société civile, qui sera retenue à la base de certains critères qui seront définis.
Quant aux inquiétudes relatives au financement, l’ancien président du comité Maore a soutenu que les assises seront financées, en grande partie, par le gouvernement. «Mais cela n’explique pas qu’il aura la main mise sur les débats, puisque c’est l’argent du contribuable qui sera utilisé», dit-il.
L’implication des Maoré aux assises
Au sujet des participants à ce grand rendez-vous, le Mouvement du 11 août envisage que la participation de Mayotte aux assises ne soit pas symbolique comme ce fût souvent le cas.
Une initiative est déjà engagée pour que des ressortissants de l’île sœur soient conviés, pour prendre part aux débats.
Pour intégrer toutes les couches de la société dans ces assises, le Mouvement du 11 août envisage une tournée dans les îles pour sensibiliser les différentes coordinations du Mouvement et surtout balayer toute inquiétude selon laquelle les assises visent à supprimer la tournante.
"Les assises ne sont pas destinées pour supprimer la tournante comme certaines personnes le laissent entendre, mais nous allons dresser le bilan de 42 ans d’indépendance et 15 ans de présidence tournante. Mais cela n’exclut pas que la question de la tournante ne sera pas soumise aux débats si elle est présentée et retenue par le comité national de pilotage," souligne Chabane Mohamed, membre fondateur du Mouvement du 11 août.