Le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine a tenu une conférence de presse, jeudi après son retour de Nouakchott, en Mauritanie, où se tenait le 31ème sommet de l’Union africaine (Ua). Il a dressé le tableau des différents sujets qui ont été débattus lors du sommet panafricain avant d’en venir aux Comores, une semaine après le départ de l’émissaire de l’Ua, Ramtane Lamamra. Il a très vite abordé la situation comorienne qui serait quelque peu alarmante, selon un rapport du Conseil paix et sécurité, de l’algérien, Ismael Chergui.
Amendement
Dans ce rapport, dont une partie s’est retrouvée sur les réseaux sociaux, via un site d’informations mauritaniens, l’Union africaine exhorte «les autorités comoriennes à suspendre le processus de révision constitutionnelle et à s’engager sans délai dans un dialogue et une consultation inclusive à l’échelle nationale sur la question de la réforme constitutionnelle».
Ce même rapport, lu par le ministre lui-même, «rappelle l’environnement paisible dont jouissaient les Comores à la suite de l’adoption des Accords de Fomboni de février 2001 et souligne au gouvernement la nécessité de leur respect continu. Dans ce contexte, la Conférence demande au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de suivre étroitement l’évolution de la situation aux Comores». Sauf que, le ministre des Affaires étrangères a tenu à faire le point sur le fonctionnement des différentes instances de l’organisation panafricaniste et surtout à faire connaître à l’opinion publique les amendements qui ont été proposés par la partie comorienne lors du Conseil exécutif qui se tient en présence des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Ainsi, toujours au cours de sa rencontre avec la presse, Souef Mohamed El-Amine a lu les commentaires et les amendements qui ont été apportés au texte initial.
Le ministre des Affaires étrangères et l'émissaire de l'Union Africaine, Ramtane Lamamra
Aussi, «la délégation comorienne a pris note du projet de décision concernant la situation aux Comores et réitère l’attachement du gouvernement comorien aux Accords de Fomboni. Elle a pris bonne note du commentaire du président, Monsieur Faki, qui a montré que notre organisation n’a pas vocation à imposer ou ne pas imposer à un pays de procéder à une consultation populaire. Toutefois, dans un souci d’équilibre du texte présenté et pour une question de principe et de souveraineté, je demanderai au gouvernement d’exhorter toutes les parties prenantes à s’engager, sans délai, à une large consultation inclusive à l’échelle nationale sur la question de la réforme constitutionnelle».
Le chef de la diplomatie a par ailleurs «suggéré que la partie du texte qui stipule, je cite, ‘la conférence exhorte les autorités de l’Union de suspendre le processus de révision constitutionnelle’ soit retiré du projet de décision». Aucune objection aux propositions comoriennes n’aurait été relevée selon le conférencier.
La décision ainsi amendée a, toujours selon lui, été présentée au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement. Cette décision devrait être rendue publique, très prochainement.