Les députés Mmadi Hassani Oumouri, Mohamed Msaidié et Soulaimana Mohamed Soilihi, promoteurs de la proposition de loi, relative à l’amnistie des personnes condamnées par la Cour de sûreté de l’État, en décembre 2018, ont convié la presse hier, lundi 30 décembre, en début de journée, pour exprimer «leurs mécontentements suite à l’omission de leur proposition de loi dans la liste des rapports retenus pour être soumis à l’expression des parlementaires cet après-midi».
Les trois parlementaires s’interrogent sur les raisons de cette omission, pourtant, selon eux, la proposition de loi en question «avait été adoptée en commission», comme l’ensemble des textes figurant sur la liste. «La décision du premier vice-président de l’Assemblée, Maoulana Charif, (assurant l’intérim du président de l’institution, Ndlr) de ne pas retenir cette proposition de loi a jeté le discrédit de l’institution parlementaire et démontre combien les autorités de la deuxième institution de la République sapent la souveraineté de la représentation nationale», a soutenu le député d’Itsandra nord, Mmadi Hassani Oumouri, selon qui, «cette décision fait suite à une affaire personnelle du ministre chargé des relations avec les institutions, Mohamed Daoudou». «Celui-ci a ordonné le retrait de cette proposition de loi», a-t-il affirmé.
Manœuvres souterraines présumées
«Le ministre chargé des relations avec les institutions lors de la dernière conférence des présidents, tenue le samedi dernier, a déclaré que cette affaire est personnelle puisque ce sont des personnes qui ont attenté à sa personnalité et voulant sa mort. Et même il a déclaré qu’il avait exprimé son désaccord avec l’initiative de la grâce de certains condamnés du président de la République», a expliqué le député Oumouri M’madi Hassane.
Pour sa part, le député de la 18ème circonscription électorale de Hamahame Mbwakuu, Soulaimana Mohamed Soilihi, a fait savoir que la décision de Maoulana Charif a heurté la sensibilité de certains députés, «qui ne peuvent pas accepter que des jours de travail des membres de la commission de lois soient mis au placard et sans considération suite à une affaire personnelle». Et selon lui, cette décision peut causer des conséquences graves lors de la séance plénière de cet après-midi.
Soulaimana Mohamed soutient qu’en solidarité avec l’initiative de leurs collègues députés, membres de la commission de lois, ils vont «boycotter la séance plénière relative à l’adoption des projets de lois de finances 2020 et celui autorisant le président de l’Union des Comores à ratifier l’accord de financement de la Banque mondiale pour le projet de relèvement Post-Kenneth». Comme son collègue, il accuse Maoulana Charif de comploter des «manœuvres souterraines, dont j’ignore les raisons, pour saper l’adoption de ces deux projets de loi importants aux yeux du gouvernement. J’appelle ce dernier à intervenir avant qu’il ne soit trop tard». Al-watwan n’a pas pu contacter le premier vice-président de l’Assemblée nationale pour recueillir ses impressions par rapport à ces allégations faites hier par ses collègues députés.
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