«Nous devons d’abord rendre grâce à Allah, dans Sa Miséricorde, pour les bienfaits qu’Il ne cesse de nous prodiguer et pour les signes positifs auxquels toutes les Comoriennes et tous les Comoriens doivent lui être reconnaissants», a d’emblée déclaré le chef de l’Etat hier jeudi après-midi à l’hôtel Le Retaj.
Ouvrant la cérémonie marquant la célébration du reclassement des Comores dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires, Azali Assoumani, a eu d’abord une pensée à l’ensemble des couches de la société qui, à l’entendre, doivent être fières du bond positif enregistré par le pays et la consécration faite par les institutions internationales. Pour le président, il était du devoir de son gouvernement de marquer l’évènement pour un pays comme les Comores, après 44 ans dans le club des Pays les moins avancés (Pma).

1,9 à 3,2 dollars par jour

La Banque mondiale a annoncé, dans son classement du 1er juillet 2019, que le revenu par habitant a ainsi augmenté aux Comores passant, entre la période de 2016 à juillet 2019, de 1,9 dollar à 3,2 dollar parjour. Pour le chef de l’Etat, cette nouvelle heureuse doit être portée à la connaissance de tous les concitoyens car, il s’agit «d’un moment, sans doute historique, de l’évolution de notre pays et surtout une étape cruciale dans sa marche vers une nouvelle ère».
Le président estime que les dissensions politiques doivent laisser place à un sursaut national, à une conscience citoyenne, à une alliance nationale autour du développement et à l’amélioration des conditions de vie des citoyens. «L’heure est à la mobilisation générale du gouvernement, des gouverneurs des îles autonomes, de mes collaborateurs, de tous les responsables des institutions de l’État, de l’armée et des forces de l’ordre et de toutes les forces sociales de notre pays», a dit Azali Assoumani. «Nous visons essentiellement le développement des capacités des secteurs public et privé, en vue d’une croissance inclusive et pour la création d’emplois, en particulier pour nos jeunes», a-t-il souligné, remerciant l’ensemble des partenaires au développement.

Le président voit en ce reclassement des Comores à la catégorie des pays à revenus intermédiaires une opportunité pour élever encore davantage le niveau de conscience des citoyens afin que ceux-ci soient sensibilisés sur la portée de cette bonne nouvelle et comprendre que le développement d’un pays n’est pas seulement l’affaire d’un président ou d’un gouvernement. «Les temps viendront à nouveau, pour les débats contradictoires, voire, houleux sur le présent et l’avenir de notre pays. Pour le moment, ensemble, œuvrons pour que le pas suivant ne soit pas un recul mais un nouveau palier vers lequel nous devons élever notre pays», a-t-il dit.

Une croissance de 3,5% en 2018

Pour le président, l’unité des Comoriens est plus que jamais nécessaire pour accompagner l’élan engagé et maintenir le cap fixé de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 20130. «Je les appelle tous à une trêve des joutes politiques, pour nous consacrer à la consolidation de ce nouvel acquis : notre cher pays, jadis compté parmi les 20 pays les plus pauvre du monde, est désormais classé parmi les pays à revenus intermédiaire», a encore souligné Azali Assoumani. La croissance économique du pays a connu une hausse ces trois dernières années passant, «de 1,1% en 2015 à 3,5% en 2018», d’après le ministre des Finances, Said Ali Said Chayhane qui a expliqué les raisons de cette embellie de l’économie comorienne notée par les institutions de Brettons Wood (Lire ci-dessous). L’Institut national des statistiques et des études économiques et dermographiques (Inseed) a noté une évolution du Pib depuis avec ses effets directs et indirects sur le revenu de nombreuses couches de la population (lire page 2).
Se montrant soucieux de consolider les acquis enregistrés, le président a demandé au gouvernement, aux services de l’Etat, au secteur privé et à l’ensemble de la population à mettre à profit ce nouvel élan pour accompagner les chantiers déjà engagés et contribuer à la réussite de la prochaine conférence des bailleurs de Paris, laquelle permettra de mobiliser des fonds pour soutenir davantage le plan de développement du pays. «La table-ronde des donateurs à Paris constitue alors une nouvelle étape, dans la marche de notre pays vers le développement durable et l’émergence de notre pays en 2030, dans la paix et la stabilité», a conclu le chef de l’Etat.

A.S.Kemba