Un premier cycle de discussions sur l’opération Wuambushu est entamé hier mardi à Paris par les gouvernements comorien et français. Y prennent part le porte-parole du gouvernement comorien, ainsi que les ministres comoriens des Affaires étrangères et de l’Intérieur leurs homologues français, et l’ambassadeur des Comores à Paris.
Les deux délégations n’ont fait aucune déclaration publique après la rencontre. Un « communiqué conjoint, France-Comores» reste imprécis s’agissant des questions factuelles sur lesquelle les deux pays devraient s’entendre notamment en ce qui concerne l’opération « Wuambushu » toujours en cours dans l’île comorienne de Mayotte. «Les deux délégations ont réaffirmé l’amitié qui lie la France et l’Union des Comores et exprimé leur souhait d’un développement harmonieux de la région sud-ouest de l’océan Indien », indique le communiqué qui appelle « à intensifier le dialogue entre la France et les Comores dans la perspective d’un renforcement de la relation bilatérale et de l’apaisement des tensions».
Les deux parties ont échangé sur divers aspects de l’opération, notamment l’insécurité à Mayotte et sur le plan d’expulsion des Comoriens des trois autres îles. Les deux pays ne partagent pas la même approche mais espèrent, grâce à ce dialogue, aplanir les divergences et arracher des compromis dans les prochains jours sur ces deux points précis.
S’agissant de la gestion proprement dite des flux humains entre les quatre îles de l’archipel, le communiqué entretient un flou même si les deux partis affichent une position commune de lutter contre toute forme de trafic pouvant mettre les voyageurs en danger. «Les deux délégations ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs, de coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer et pour la gestion des flux humains entre les îles, y compris par la reprise des liaisons maritimes», indique le document.
Ces premiers échanges entre les deux gouvernements interviennent 24h après une rencontre informelle entre les deux chefs d’Etat, Azali Assoumani et Emmanuel Macron, et au lendemain d’une sortie médiatique du locataire de Beit-Salam, qui a refusé tout plan d’expulsion de masse des Comoriens vivant à Mayotte.