C’était vendredi dernier au Palais du peuple en présence du chef de l’Etat, que l’équipe de l’expert Abdallah Msa est revenue sur les résolutions prises en compte sur les cinq axes des assises que sont la gouvernance institutionnelle, la gouvernance économique et financière, la gouvernance sociale et culturelle, la place des Comores dans le monde et la question de Mayotte.
Pour commencer, Abdallah Msa est revenu sur le premier axe sujet à diverses interprétations et diverses questions.
Au titre de l’axe premier, les recommandations prônent la mise en place d’un Etat unitaire déconcentré et décentralisé. Elles proposent également la suppression des postes de vice-présidents. En ce qui concerne la présidentielle tournante, les assises exhortent de la maintenir tout en la réformant au profit du développement du pays. C’est ainsi qu’une suppression des élections primaires au profit d’élections générales à deux tours est fortement recommandée devait expliquer l’expert national.
Il est en outre recommandé le renouvellement du mandat pour chaque île, de bannir les candidatures indépendantes, de renforcer le rôle des partis politiques et d’instaurer un parlement monocaméral.
Les experts parlent également de la possibilité d’augmenter le nombre des députés pour une représentativité de toute la population, de définir le rôle et les missions dévolus aux représentants de la nation, de prononcer la déchéance du mandat pour le député qui serait tenté de quitter sa famille politique et enfin d’élire le président de la République avant l’élection des députés.
Toujours au niveau des institutions, les recommandations prônent la suppression de la Cour constitutionnelle afin de transférer ses compétences à la Cour suprême, de renforcer les ressources humaines et le contrôle au niveau de la justice, redéfinir le statut pénal des élus entre autres propositions.
Avant de finir son intervention, Abdallah Msa est revenu sur la nécessité de lutter contre la corruption et le détournement de deniers publics en sanctionnant sévèrement les coupables, de recruter par concours, d’analyser le coût des institutions.
Soutenir le secteur privé
D’autres recommandations et non des moindres concernent l’autonomie des îles. Ainsi, les gouverneurs devraient être élus avec les maires comme conseillers afin de supprimer les conseils des îles et les commissariats.
A en croire les explications fournies par l’intervenant, il s’agit d’un moyen pour en finir avec les institutions budgétivores ceci pour favoriser les investissements.
Quant au deuxième axe portant sur la gouvernance économique et financière, Roumayssoiou Amir Moilim a fait un condensé des recommandations en parlant de la nécessité de mettre en place une politique d’appui au développement du secteur privé, une gestion des sociétés d’Etat à surveiller avec un bilan annuel, une politique d’appui au secteur du transport aérien avec notamment la création d’une compagnie nationale.
L’experte a également recommandé la construction d’infrastructures de désenclavement à commencer par les ports, aéroports, et des routes. Dr et professeure en économie à l’Université des Comores, Roumayssoiou Amir Moilim conseille la réduction des taux d’intérêt bancaire pour favoriser le développement personnel des jeunes porteurs de projets le tout en instaurant un cadre juridique propice aux investissements nationaux et étrangers.
Amenée à présenter le troisième axe sur la gouvernance sociale et culturelle, Ansumata Gobo Mohamed Ali a proposé entre autres recommandations, l’introduction du comorien dans le système de base de l’éducation, l’augmentation des moyens de l’université des Comores, la création des filières techniques dans les lycées en ce qui concerne l’éducation.
Pour le secteur de l’emploi, les experts recommandent la mise en place d’un fonds pour l’emploi des jeunes. Qu’en est-il de la santé ? Les résolutions portent sur la construction d’hôpitaux de référence, d’une faculté de médecine, de la pratique de la médecine légale et d’une caisse d’assurance maladie pour ne citer que celles-là.
La gouvernance sociale met l’accent sur la création d’une caisse nationale de solidarité ainsi qu’un office de l’eau et de l’assainissement avec un laboratoire d’analyses de la qualité de l’eau. Les experts parlent également de la création d’espaces verts et des jardins.
Pour la culture, entre autres recommandations, on trouve la création d’un ministère de la culture, un fonds pour la promotion de la culture, l’enseignement de la langue, de l’histoire des Comores, de l’artisanat. Plusieurs recommandations ont été formulées pour les deux derniers axes qui portent sur la place des Comores dans le monde et la question de Mayotte.