Les déclarations du porte-parole du parti Orange, Mohamed Toiaamou, n’ont pas laissé indifférents des responsables des partis politiques de la Mouvance présidentielle. Certains n’ont pas tardé à réagir, d’autres n’ont pas souhaité accorder du crédit à la sincérité du message.

Dans un entretien accordé à nos confrères de La Gazette des Comores, l’ancien conseiller de l’île de Ngazidja avait fait savoir que son parti revendique son appartenance au camp du pouvoir seulement en raison du portefeuille ministérielle détenue actuellement par son président-fondateur. «Je réitère que la seule et unique chose qui lie le parti Orange et la Convention pour le Renouveau des Comores (Crc), est le fait que Mohamed Daoudou, alias Kiki (soit) ministre. S’il est évincé, nous prendrons acte et formerons une opposition constructive», a précisé Mohamed Toiaamou.

Le secrétaire général de l’Alliance de la Mouvance présidentielle (Amp), Ali Mliva Youssouf, n’a pas caché son étonnement mais tente de temporiser, estimant que cela n’aura aucun effet négatif sur la dynamique de la coalition des partis et mouvements qui soutiennent le chef de l’Etat. «J’espère que ces propos sont tenus sous l’effet de l’énervement mais pas nourris d’une quelconque conviction. Toutefois, ils n’engagent que le parti Orange et n’enfreignent en rien sur les missions de l’Amp qui consistent à apporter un soutien au chef de l’Etat», a-t-il souligné.

Ali Mliva Youssouf a reconnu que l’Amp traverse des moments difficiles mais la ligne demeure la même. «Il est vrai que le mandat du bureau en place arrive à échéance au cours de ce mois de juin, mais cela n’entame en rien l’existence de l’organisation dont l’unique mission est de soutenir le président». Le secrétaire général de l’Amp a enfin déclaré que «les partis qui composent l’Amp vont se retrouver pour échanger sur les réformes à mener ou pas pour continuer à remplir leur mission».

La Convention pour le renouveau des Comores (Crc), l’unique formation politique nommément pointée du doigt par le porte-parole du parti Orange, son secrétaire général, Youssoufa Mohamed Ali, estime que ces propos cachent beaucoup de chose. «Il n’était pas été clair dans ses propos. Toutefois, je rappelle que la Crc ne procède pas à des nominations. C’est le chef de l’Etat qui nomme et remplace qui il veut. Je pense que le porte-parole du parti Orange a agi sous l’effet de la colère car il vient d’être révoqué de son poste de délégué à l’Education auprès de la gouverneure de Ngazidja».

A son tour, un ancien homme politique à la retraite suppose, à tort ou à raison, que «c’est une manière pour le porte-parole du parti Orang de faire monter les enchères comme il y a une rumeur sur un éventuel remaniement. Du coup, le parti Orange veut tirer la sonnette sur son existence». Le président-fondateur du parti Orange, Mohamed Daoudou, à l’extérieur du pays au moment des déclarations, ne s’est pas exprimé sur le sujet.