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Les «raisons» de la colère du Front Commun Élargi

Les «raisons» de la colère du Front Commun Élargi

Politique | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le Front Commun Élargi a peu apprécié la réponse que lui a adressé le chef de l’Etat vendredi dernier. Cette coalition de l’opposition a réagi dans la foulée et a fait connaitre sa très vive irritation. Aucune discussion n’est envisageable selon elle tant que les préalables posés n’auront pas été suivis.

 


Le 25 mars, soit le lendemain de la déclaration du chef de l’Etat (lire notre édition du 27 mars), le Front Commun Élargi des Forces Vives Comoriennes, a publié une déclaration au ton quelque peu guerrier. «Le Front Commun reste inflexible sur sa demande d’application des mesures préalables à toute ouverture de pourparlers», lit-on notamment. Il, poursuit le courrier, «rappelle donc au Colonel Azali qu’aucune concession ne lui est faite sur la libération de l’ex-président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, de l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi» ou encore du gouverneur Abdou Salami.


Des leaders du Front Commun Élargi s’attendaient, à en croire les différents interlocuteurs, que la réponse que leur adresserait le chef de l’Etat, serait pourvue des modalités d’application de leurs revendications. «Comme nous n’avons pas demandé grand-chose, nous nous attendions à ce qu’il nous appelle pour que nous nous mettions d’accord sur les modalités pratiques des éléments que nous lui avons soumis», a explicité, Ibrahim Ali Mzimba, membre de cette coalition de l’opposition.

La forme du courrier du 16 mars

«Le chef de l’Etat aurait dû répondre à nos interrogations pour montrer sa volonté, sa disponibilité et ensuite nous nous serions assis pour évoquer les élections de l’année prochaine», a renchéri l’ancien bâtonnier du barreau de Moroni. Il est vrai que la forme du courrier du 16 mars, les éléments de langage tranchaient avec ceux utilisés jusqu’ici. Aussi, Me Ibrahim Ali Mzimba a jugé bon de rappeler que depuis la réélection contestée d’Azali Assoumani en 2019, le Front Commun qui compte le parti Juwa (de l’ex président Sambi), de l’Updc (de l’ex vice-président Mohamed Ali Soilihi) avait comme conditions initiales à tout dialogue, «le retour à l’ordre constitutionnel, le retour de la tournante ou le cas échéant, la mise en place d’un gouvernement de transition». Comme pour rappeler que le Front avait lâché du lest, en tout cas dans la missive du 16 mars.


Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement n’est pas de cet avis. La différence de ton des deux courriers adressés au chef de l’Etat par le Front Commun Élargi «laisse apparaitre des contradictions internes. Dans le second courrier, on sent une certaine radicalité qui tendrait à rassurer ceux qui ne seraient pas d’accord avec la démarche».


En tout cas, le ministre de l’Agriculture pense que la réaction du chef de l’Etat, celle-là même qui a fortement irrité ce mouvement de l’opposition, n’est pas surprenant, loin s’en faut. «Quelle est la partie à appliquer automatiquement dans leurs revendications sans qu’il y ait des discussions au préalable. L’opposition n’a pas de décret et même un décret ne s’appliquerait pas automatiquement», a-t-il fait valoir. Toujours est-il que, selon lui, le chef de l’Etat s’apprêterait «à recevoir l’opposition pour examiner les conditions qui ont été posées ». Quelle opposition ? On le saura sans doute bien assez tôt.


Pour mémoire, dans un courrier daté du 16 mars, ayant pour objet, «propositions crédibles pour une présidentielle 2024 », le Front Commun Élargi a soumis pour application deux points. Le premier portant sur les libertés, notamment, «garantir la liberté d’aller et venir (mesure destinée aux politiciens en exil à l’étranger), l’amnistie ou la grâce des prisonniers politiques jugés définitivement et permettre la liberté de rassemblement». Le deuxième point concernait le déroulé des élections. La coalition demande à cet effet, «le cantonnement de l’armée dans les casernes et la composition tripartite paritaire, pouvoir, opposition et société civile dont chacun désigne en ce qui le concerne, ses représentants au sein des organes en charge de la gestion des élections»

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